Kevin Systrom (Instagram) contre la tyrannie des likes
Par rapport aux prévisions initiales des réseaux sociaux, deux "surprises" sont intervenues. D'une part, loin de faciliter les échanges et la diversité des informations, les réseaux sociaux radicalisent car ils mobilisent d'abord les pros et les contre. Les réseaux sociaux sont devenus des outils pour conforter les opinions de départ. Chacun vient d'abord chercher ce qui peut conforter l'opinion de départ ou susciter la confrontation frontale.
D'autre part, les réseaux sociaux font perdre en authenticité d'expression car bon nombre des auteurs font d'abord la course aux likes. Ainsi, une opinion émise compterait moins par la qualité et l'originalité de son contenu que par le nombre de likes. Il est même possible de constater le retrait d'expressions considérées comme peu "populaires" car obtenant peu de likes.
C'est contre ce dernier phénomène que Kevin Systrom vient d'annoncer vouloir lutter lors d'un entretien au Wall Street Journal le lancement de Stories : «On a besoin d’avoir un endroit où on peut se sentir libre de poster ce qu’on veut sans cette peur constante de savoir si quelqu’un a liké ou pas. Cette absence de feedback est importante pour Instagram parce que cela offre un contrepoint au fil d’actualités, un espace extrêmement stressant où tout tourne autour de cette question : est-ce que j’ai eu assez de likes ?». D’après une enquête interne citée par le Wall Street Journal, certains ados retirent en douce la moitié de leurs photos, déçus par le faible nombre de likes.
Snapchat a évité ce "problème" : il n’est pas possible de liker les contenus.
C'est un enjeu de fond qui pourrait impacter à terme Facebook.