Emmanuel Macron : le VGE ou le JJSS de 2017 ?
Ce qui est fabuleux actuellement, c'est la capacité à faire vivre comme un scénario nouveau une scène vécue de façon récurrente depuis si longtemps. La version de la rupture en France sur la base de la jeunesse ou de la réforme, il y a deux précédents caricaturaux : VGE ou JJSS.
VGE en 1974, c'est la version réussie de la rupture. Pourquoi est-elle réussie ? Parce que l'opinion veut tourner la page des "gaullistes". Ils sont âgés, fatigués par des divisions réelles entre pompidoliens et gaullistes.
Mais surtout, c'est un pouvoir qui n'est plus en phase avec l'opinion. Le Président Pompidou est malade. L'opinion rêve de jeunesse comme ... ailleurs.
Et d'un coup le décès lui offre une opportunité. Et elle saisit cette opportunité avec envie chassant non seulement le gaulliste Chaban mais aussi la "vieille garde" : Fouchet, Royer ...
La droite française venait de changer de génération. En un printemps !
La version échec c'est JJSS. Brillant, conquérant, réformateur, JJSS veut ouvrir la société à une nouvelle donne : la mondialisation, le défi informatique ...
JJSS ne parvient pas à percer. Pourquoi ? Parce que le défi ne peut plus être celui d'un système usé que l'opinion veut chasser. Son échec à Bordeaux en devient l'illustration suprême.
En réalité, l'espace d'Emmanuel Macron va dépendre du niveau de détestation du système et de la volonté de l'opinion de sanctionner toute une classe d'âges. C'est sous cet aspect que le marqueur Emmanuel Macron sera très intéressant et décisif.