Emmanuel Macron face au défi de la "campagne fiction"
Pendant longtemps, il y eut le défi de la "démission fiction" ou toujours attendre son départ du Gouvernement. Et maintenant c'est à l'étape de la "campagne fiction" ou toujours attendre sa déclaration officielle solennelle de candidature pour 2017.
C'est un cumul d'attentes qui pose problèmes.
Tout d'abord, ce cumul commence à donner prise à un sentiment d'indécision voire de tactique. Aucun de ces deux cas n'est positif pour Emmanuel Macron.
Ensuite, surtout dans une campagne commando courte, Emmanuel Macron doit rester dans l'oeil des médias. Dès qu'il en sort, il se marginalise car il ne repose pas sur une organisation institutionnelle ancienne ancrée dans l'opinion. Faute de positionnement précis, cette "sortie" s'accélère faute de visibilité sur la trajectoire à venir.
Enfin, sur le terrain, en dehors des chiffres nationaux pour En Marche et des participants aux conférences ponctuelles, c'est le vide. Initialement, la liste des référents locaux devait être publiée la veille du débat des Républicains. Le débat en question a lieu aujourd'hui. Pas de liste de ce type.
Les soirées comme à Strasbourg ou au Mans sont sympathiques mais elles "n'impriment pas" dans l'opinion en dehors de cercles intellectuels très restreints. D'ailleurs, la baisse de visibilité entre la première réunion (Strasbourg) et la seconde (Le Mans) a été considérable. L'exercice abstrait s'use très vite.
Il y a un moment où la réalité ne peut être repoussée. Faute d'accélération rapide passant des messages clairs notamment aux électeurs du Centre, Emmanuel Macron risque de se retrouver dans un jeu fermé puisque Alain Juppé est en train de préempter cet électorat.
Il y a désormais un problème réel et sérieux de calendrier dans la conduite de la campagne d'Emmanuel Macron.