Grenoble : Stéphane Gemmani et le positionnement à suivre
A Grenoble, Stéphane Gemmani monte en puissance avec son association Grenoble Démocrates. Il organise des rencontres dans les quartiers à partir du 7 novembre 2016 sur le thème de la sécurité qui est un sujet local particulièrement d'actualité dans cette ville.
Dans l'annonce des réunions relatée ce jour par le quotidien régional Le Dauphiné Libéré, il est question de ... 2020 et de la préparation d'un programme. Le cap est donc clair. C'est un positionnement intéressant que celui de ce Conseiller Régional Auvergne Rhône Alpes.
Il met en place le "Centre d'opposition", ce qui est très novateur dans la ville de Grenoble puisque le Centre a traditionnellement été un satellite de majorité et non pas d'opposition.
Le "Centre d'opposition" c'est quoi ?
C'est un Centre qui mène les oppositions devant les ... oppositions classiques d'ordinaire pourtant vouées à occuper cet espace.
Face à un PS local désemparé, c'est ce Centre là qui mène l'opposition aux Verts sur la Commune de Grenoble et dans des termes parfois très "sportifs" sur les réseaux sociaux. Le PS local donne le sentiment de ne plus savoir où il est est tant il est perdu dans des combats internes feutrés mais réels : guerres de générations, conflits de successions, ancrages politiques variables ... Mais surtout le PS local va devoir arbitrer une fois pour toutes prochainement ses relations à venir avec les Verts et le Front de Gauche : alliés ou adversaires alors qu'aujourd'hui ils sont, selon les géographies, alliés et adversaires.
Mais il mène aussi la contestation face à la majorité à la Région, ce qui lui permet de faire vivre un Centre qui n'est ni Modem ni UDI puisque le Modem et l'UDI participent à l'exécutif régional.
Stéphane Gemmani fait donc vivre trois ruptures nouvelles et fortes dans le positionnement du Centre dans l'histoire politique de Grenoble :
1) Il fait vivre un "Centre de terrain" face à une tradition de "Centre des salons et des états majors". C'est totalement nouveau et d'ailleurs lié pour une grande partie au profil personnel de Stéphane Gemmani habitué à fréquenter les rues dans le cadre des aides aux personnes en détresse.
2) Il fait vivre un "Centre d'autonomie" face au "Centre d'appoint" d'ordinaire pratiqué officiellement.
3) Il fait vivre un "Centre vif" face à un "Centre de couleur pastel" plus classique. Ses offensives contre la majorité municipale grenobloise ou contre la majorité régionale tranchent singulièrement avec les mots feutrés des nuances classiques du "Centre".
C'est une approche intéressante non seulement parce qu'elle est novatrice mais aussi parce qu'elle pourrait devenir demain le lieu d'accueil d'une reconfiguration politique locale. Les élections présidentielles montrent l'usure de frontières politiques nées du début de la Vème République. Il y a aujourd'hui trois gauches qui peinent à travailler ensemble : une gauche radicale, une gauche écologiste, une gauche social-démocrate. Et il y a également trois droites : une droite radicale, une droite libérale et une droite sociale plus centriste.
Peuvent-elles encore cohabiter longtemps dans une seule structure de chaque "côté" ?
Le jour où l'éclatement se confirmera, plus que jamais le Centre deviendra le lieu "stratégique". Il sera temps alors pour établir les nouveaux rapports de forces. Sur Grenoble, cette étape là parait déjà engagée ... ?