Emmanuel Macron en route pour une démonstration de force

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En politique, il y a les mots et la réalité des chiffres. Si demain à la Porte de Versailles, Emmanuel Macron mobilise 10 000 personnes ou plus, il s'agira de la plus forte mobilisation à cette étape de la présidentielle 2016. Devant les réunions des candidats des primaires de la Droite et du Centre.

Emmanuel Macron

Si ce chiffre emblématique est franchi, c'est une donne sérieuse. Sur quoi repose le "phénomène Macron" ? Sur l'appétit du neuf, le retour du sens et l'appel d'un choc face aux sortants.

Le neuf, Emmanuel Macron le porte sur son visage grâce à son âge. C'est donc la différence la plus visible. La plus objective. On est difficilement rattachable à un vieux système quand on a moins de 40 ans. Bruno le Maire n'est pas parvenu à "faire jeune" pendant la primaire alors même que seulement 8 ans le séparent d'Emmanuel Macron. C'est une affaire de "cheveux blancs" mais surtout de style. Emmanuel Macron a la "félinité" de la jeunesse. Cette image de rapidité, de souplesse, de modernité. Il va incarner la jeunesse dans la campagne 2017.

Le retour du sens, car son discours n'est pas celui d'un financier, encore moins celui d'un comptable mais davantage celui d'un intellectuel philosophe. C'est aussi une nouvelle donne. Il ne faut pas sous-estimer le besoin d'intellectualisme dans le débat politique français. C'est même une composante permanente.

Enfin, le choc face aux sortants. Les sortants sont perçus comme les "gestionnaires de la crise". Surtout les "infirmiers de la crise" capables de seulement accompagner les maux sans les traiter véritablement pour qu'ils disparaissent. Or l'opinion attend des "combattants" contre la crise pour tourner la page de la crise. Et la crise pour une partie majoritaire de l'opinion c'est d'abord celle du pouvoir d'achat parce que le pouvoir d'achat se rappelle au quotidien souvent à partir du 15 de chaque mois. Une sorte de torture face aux tentations permanentes d'une période très matérialiste. Et c'est justement le pouvoir d'achat qui est choisi comme l'une des priorités de ce candidat. Sa faiblesse peut résider dans les deux autres dossiers importants : l'identité et la sécurité. Sur la sécurité, l'ordre public est devenu désormais une valeur partagée par la gauche et par la droite. Il n'y a que sur l'identité qu'Emmanuel Macron peut perdre une partie de l'électorat de droite. S'il corrige ce volet, son "plafond de verre" sautera. Car il peut aussi exister un "plafond de verre" qui réside dans un ancrage qui serait d'abord celui de la gauche dont la référence n'est pas actuellement un label en forme.

Plus cette élection 2017 progresse, plus elle ressemble à celle de 1974 : un véritable tournant générationnel. Si ce tournant se concrétise, il y aurait alors le choc entre les protestataires d'un côté (Le Pen et Mélenchon) et d'un autre côté les optimistes regroupés aux côtés d'Emmanuel Macron. Un visage très inédit d'une présidentielle.

  • Publié le 9 décembre 2016

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