Emmanuel Macron face aux délires d'une partie du microcosme parisien
Il ne faut surtout pas céder actuellement à une forme de populisme consistant à "tirer à vue" sur tout ce qui proviendrait d'une "élite médiatique parisienne". Pourtant il y a des conjectures complaisamment exposées qui méritent pour le moins un principe de précaution de sage distanciation.
Avant d'évoquer dans le détail certains éléments, il faut revenir sur un autre fait précis. A la lecture des primaires, les sondages sont désormais mis en cause. Mais la vraie question n'est pas de mettre en cause les sondages a posteriori dans cette circonstance particulière que d'avoir donné crédit a priori aux sondages dans cette circonstance. En effet, comment un sondage pourrait-il être fiable quand l'échantillon susceptible de s'exprimer est par définition inconnu ou pour le moins très peu probable comme c'était le cas pour les primaires ? Exprimeo avait été à l'époque parmi les très rares à mettre en garde durablement face à la place alors trop forte reconnue aux sondages face à des échantillons imprévisibles.
En revanche, s'il y a une élection où l'échantillon est établi de façon solide : c'est la présidentielle. Par conséquent, l'opinion peut changer. Mais lors des sondages actuels, l'image donnée est solide en gardant à l'esprit la réalité des marges dites de sécurité.
Dans ce contexte, il y a actuellement deux autres délires dignes de la mauvaise confiance hier accordée aux sondages dans les primaires :
1) En cas d'élection, Emmanuel Macron aurait des difficultés pour constituer une majorité parlementaire. Comment ne pas imaginer la vague quasi-irréelle dont bénéficierait Emmanuel Macron en cas de victoire ? Dès le lendemain de sa victoire, sa cote de popularité serait gonflée de plus de 10 points. Une Macronmania serait susceptible de s'abattre sur la France et son plus jeune leader du monde occidental...
2) Mais surtout quand un camp va bénéficier d'une vague considérable, les losers vont subir des règlements de comptes internes considérables. Les Républicains exploseraient entre les deux tours de la présidentielle car il y aurait des divisions considérables lors d'un vote entre Macron / Le Pen tout particulièrement dans des géographies fortes du FN comme les hauts de France ou la région Provence. Et que dire du PS s'il devait arriver en 5 ème position derrière Mélenchon ? Comment imaginer que des losers d'un 21 avril pour les deux ex grands partis puissent se reconstituer dans un tel contexte ? Il suffirait alors que le jeune élu, paré en France de toute la force des légitimistes traditionnellement si nombreux, demande la majorité parlementaire pour permettre l'application du contrat présidentiel et il devrait y avoir une vague plus proche du tsunami que de la reconstitution des losers désavoués de façon historique.