#GrenobleAgglomération : 1 000 jours et une génération nouvelle arrive en force ...
Dans l'agglomération grenobloise, le temps des candidatures pour les municipales de 2020 est manifestement engagé. Dans les seuls derniers jours, et pour une même formation politique (LREM), deux candidats officiellement déclarés. Stéphane Gemmani, Conseiller Régional, connait bien la Ville de Grenoble dont il a déjà été élu pendant un mandat de Michel Destot (PS). Il la connait encore davantage par l'engagement associatif qui est le sien de longue date. Son engagement dans la course 2020 est officiel. Quelques heures plus tard,il est suivi par Cherif Boutafa, connu comme délégué syndical Force ouvrière des agents territoriaux de la Ville de Grenoble, qui vient de candidater officiellement auprès de Jean-Paul Delevoye, le président de la commission nationale d’investiture de La République en marche, dans un courrier en date du 6 juillet. Ce sont les deux exemples publics officiels de l'engagement de la campagne 2020. Dans 1 000 jours. Et une génération nouvelle arrive en force.
Une campagne qui s'annonce très active dès septembre 2017. Quel cadre ? Qui ?
Le cadre est relativement simple : le dégagisme va continuer. Il a frappé les législatives. De plein fouet. Il n'avait aucune raison objective de s'arrêter aux législatives. La vague du dégagisme s'annonce encore plus forte aux municipales 2020. Parce que des sujets locaux dans l'agglomération ont cristallisé des tensions qui ne demandent qu'à s'exprimer dont le sujet de la Métro. Urbanisation, imposition, éloignement ... : la Métro c'est la répulsion locale qui unit contre elle. Cette répulsion va entraîner avec elle deux victimes principales : le PS local traditionnel perçu comme incapable de réformer la Métro, de la rendre plus humaine, plus "sexy". Et l'opposition de droite dans la Métro incapable de faire vivre une ... opposition vraie, d'incarner une autre alternative.
L'équipe municipale de Grenoble menée par Eric Piolle échappe à ce dégagisme là pour le moment pour deux raisons. Elle profite du second rang tactique puisqu'Eric Piolle n'a pas assumé la présidence de la Métro. Mais surtout cette équipe a été capable d'incarner un indiscutable "jeunisme" permanent. Si les écologistes et la France Insoumise avaient été unis aux législatives 2017, la vraie affirmation aurait été leur force politique avec des candidats de talent avec lesquels il va falloir compter durablement à l'exemple de Nicolas Kada et de Soukaïna Larabi, les deux révélations les plus prometteuses des législatives 2017. Eric Piolle qui depuis les régionales 2015 montre de façon constante qu'il est en situation solide sur Grenoble sauf l'hypothèse d'une compétition avec un périmètre politique entièrement différent qui ne soit surtout pas la énième répétition de candidats usés jusqu'à la corde par des défaites grenobloises en chapelets.
Qui compose cette nouvelle génération dans l'agglomération ? Il n'est pas possible de ne pas mentionner le GAM avec son animateur, Pascal Clerotte. Il incarne le "dégagisme procédurier" : faire vivre des affaires qui peuvent avoir vocation éliminatoire. Ce positionnement l'expose à des réactions clivantes. Mais l'intéressé est désormais inscrit dans le paysage politique local de façon indiscutable. La "surprise" 2017 réside bien sûr dans l'émergence aussi inattendue de la "génération locale En Marche". Au-delà des "députés turbo" aussitôt élus que ... candidats, d'autres mouvements se sont affirmés dont EllesMarchent38. Aline Kozma a montré, à cette occasion, un indiscutables savoir-faire. Cette juriste très dynamique a fait naître puis fonctionner un collectif qui vit particulièrement bien. Il parait de plus en plus probable qu'Aline Kozma pourrait être candidate sur la Commune de Jarrie.
Au sein des Républicains38, c'est le trou d'air. Les législatives ont été dévastatrices. Une campagne difficile avec des incidents graves dont le saccage de leur local qui, à en croire certains témoignages militants, ne serait toujours pas remis en état. Aussi la contestation de constater que des élus Les Républicains 38 ne connaissent que le chemin du Conseil Départemental à quelques centaines de mètres de la permanence départementale. Un parti sans président départemental. Sans député. Souvent même sans le moindre candidat au second tour en juin 2017.
Du côté de la société civile, il faut suivre avec attention plusieurs personnalités qui pourraient entrer dans la compétition. Sur Vif, c'est le cas de Karine Maurinaux, élue personnalité de l'année 2016 pour tout le département de l'Isère. Une femme à l'honnêteté intellectuelle remarquable qui a mené un combat pour la qualité de l'eau dans l'agglomération dans des conditions historiques. Imaginer Karine Maurinaux s'engager dans une bataille électorale et exercer une responsabilité locale avec son énergie et son tempérament rebelle, c'est un séisme pour la politique locale. Le déclic qui pourrait véritablement changer les choses locales.
Sur Brié et Angonnes, il faut suivre avec attention Claude Soullier, très énergique entrepreneur. Il faut toujours se rappeler que, sur cette Commune, le Tribunal Administratif de Grenoble avait annulé l'élection de l'actuel maire pour des raisons techniques d'une extrême gravité. Depuis cette date, Claude Soullier s'est beaucoup affirmé avec constance et sérieux. Il parait bien difficile que l'élection 2020 ne répare pas ce qui est perçu par beaucoup comme la grande injustice locale de mars 2014.
Sur Varces Allières et Risset, plusieurs profils de membres de la société civile émergent également à l'exemple d'Emmanuel Santos, ingénieur très engagé dans le tissu associatif local. Et la liste pourrait continuer ainsi longtemps. Une liste qui est souvent constituée de rebelles face à la Métro. Mais contester l'actuel fonctionnement de la Métro, c'est une étape. Etre capable de proposer une alternative sérieuse, c'est une autre étape. Et cette seconde étape n'est manifestement pas franchie à cette heure. Pour ce qui concerne Grenoble, dans les milieux économiques, circule de plus en plus le nom de Pascale Modelski, Avocate réputée, ancien Bâtonnier du Barreau de Grenoble. Pascale Modelski a été vice–présidente du Conseil National des Barreaux. Un esprit brillant, libre, qui lors des réunions d'associations montre, outre la maîtrise solide de l'argumentation, un esprit impertinent cassant les frontières classiques des oppositions car passionnée par les sujets de l'environnement et les causes sociales. Il faut noter que Me Pascale Modelski a une première expérience de la fonction d'élue puisqu'elle a été Conseillère Municipale de Grenoble de 2008 à 2014. Des membres influents des réseaux économiques régionaux voient en elle la parfaite candidate de synthèse ayant capacité également à situer le débat sur un autre terrain : elle serait la première femme tête de liste de toute l'Histoire de Grenoble en situation de gagner si elle peut se situer à la tête d'un large rassemblement. C'est la candidature qui recueille aujourd'hui le maximum de soutiens régionaux de la part de milieux économiques souvent inquiets face à ce qu'ils considèrent comme le "déclassement grenoblois".
A 1 000 jours des élections municipales, la campagne est sur le point d'être engagée et elle s'annonce particulièrement ouverte à l'image d'ailleurs maintenant de l'ensemble de la vie politique française.