GrenobleAgglomération : Aline Kozma officialise le lancement d'un Cercle du Sud Grenoblois
Il faut remonter à août (déjà !) 1986 pour trouver un précédent de ce type. A cette époque, il est question pour des membres de la société civile et du PS de raviver un GAM (Groupe d'Action Municipale). C'est une référence qui a une forte signification localement puisqu'il s'agit du club de réflexion initié au début des années 60 par Hubert Dubedout pour à cette époque évoquer des problèmes d'alimentation en eau. 30 ans plus tard, c'est le même état d'esprit qui préside au lancement d'un Cercle du Sud Grenoblois officialisé ce jour par un communiqué de presse de Mme Aline Kozma.
En 1965, la situation est simple : le GAM est d'abord un syndicat d'usagers qui proteste contre les difficultés d'alimentation en eau à l'étage de certains quartiers. A sa tête un ex officier de marine qui a une approche très technicienne. Et en 1965, le GAM allié à la SFIO emporte la mairie de Grenoble avec alors un mot d'ordre : améliorer la vie quotidienne des Grenoblois à l'écart des querelles des "grands partis politiques" nationaux.
En 1986, en plein désert politique local face à une droite très conquérante à cette époque, le PS veut ranimer la démarche. A cette époque, les auteurs de cette "relance" sont deux : Didier Migaud, alors 1er Secrétaire de la fédération iséroise et René Rizzardo alors délégué national du PS mais surtout l'un des héritiers reconnus d'Hubert Dubedout. Ce ticket a pour mérite de montrer que la "guerre locale" entre mermaziens et rocardiens prend fin. Et il est fait référence à des personnalités de la société civile locale pour étoffer la démarche politique. Les noms de Michel Suscillon, Daniel Bloch notamment sont très souvent cités.
Les contacts sont pris dès le printemps 1986 mais l'été 1986 (fin juillet) est marqué par un accident : Hubert Dubedout décède suite à un accident en montagne. Une situation qui rendait pour le moins inopportune toute référence au début de l'action publique d'Hubert Dubedout.
Ensuite le "jeu politique "local s'est structuré sur des bases classiques. Il a fallu attendre 2012 pour que Les Verts lancent lors des législatives de juin 2012 un nouveau candidat et surtout un grand nombre d'associations dites citoyennes. Le nouveau candidat (Eric Piolle) allait réaliser 9 % mais la rampe de lancement pour les municipales 2014 avait eu lieu. Et les associations anticipaient le "rassemblement citoyen" qui fut l'un des vecteurs du succès 2014 montrant la capacité à fédérer sur des sujets concrets.
Depuis cette époque, le Cercle du Sud Grenoblois est la première initiative dans cet esprit. Quatre précisions s'imposent. Tout d'abord, il est question du "sud grenoblois". Par conséquent, c'est une démarche à destination des Communes péri-urbaines et non pas pour Grenoble.
Ensuite, il est exact que ces Communes péri-urbaines ont des défis communs liés à la vie quotidienne. Le communiqué de presse diffusé ce jour résume d'ailleurs plusieurs des enjeux forts : urbanisation compactée, transports, relations avec la Métropole souvent très critiquée dans cette géographie ...
Puis, il y a aussi ce que ce communiqué ne contient pas. Il n'y a aucune référence à une quelconque sensibilité politique. Bien davantage, la personne qui diffuse le communiqué de presse est une jeune femme qui a déjà manifesté son indocilité notoire face aux vieux partis. En 2015, elle a participé à une campagne de candidats dissidents lors des élections cantonales dans le ... sud grenoblois. Puis lors des présidentielles, elle a lancé et animé un mouvement local ellesmarchent38 parce que la démarche d'Emmanuel Macron était notamment face aux ... partis politiques traditionnels. Cette jeune femme, Aline Kozma, est une juriste reconnue, appartenant à la société civile et manifestement attachée à sa liberté politique.
Enfin, ce Cercle peut bénéficier d'un espace politique particulier dans le sud grenoblois. La droite départementale a pris des "raclées électorales" lors des récentes législatives avec des candidates même pas en situation de participer aux seconds tours. Une droite qui n'a pas su ou pas voulu tirer les leçons de ses "succès" de mars 2015 d'abord liés aux échecs d'une gauche battant des records de candidatures distinctes donc s'auto-éliminant des seconds tours. Et une gauche traditionnelle (PS et PCF) décapitée dans l'agglomération grenobloise en ayant perdu Grenoble, puis le Département de l'Isère, puis la Région Auvergne-Rhône-Alpes et enfin les législatives à l'exception de Marie Noëlle Battistel élue du Sud Isère et plus particulièrement des zones rurales de ce territoire.
C'est donc une donne politique nouvelle à l'approche des prochaines municipales. Le choix du profil de l'auteure de l'initiative mérite l'intérêt : une femme avec un âge de moins de 30 ans. C'est un profil qui correspond à une cible sociologique très importante dans cette agglomération universitaire donc comprenant un pourcentage élevé des moins de 35 ans. A eux seuls, les moins de 25 ans représentent 34 % de la population de l'agglomération grenobloise. Avec Mme Aline Kozma, c'est un profil qui a tous les atouts pour "parler" à cette sociologie jeune qui fera probablement la différence selon qu'elle se mobilise ou pas en 2020 et surtout pour qui elle décidera de se mobiliser. Une initiative qui mérite l'attention dans les prochaines semaines et qui marque la rentrée politique 2017 dès un week-end du ... 15 août comme pour montrer que le temps des vacances n'existe pas.