Sam Altman et le défi de la vraie disruption

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La vraie révolution des nouvelles technologies n'est pas encore arrivée dans la vie politique. En 2008, la campagne de Barack Obama n'était qu'un "hors d'oeuvre". Les nouvelles technologies, principalement Facebook et Twitter à cette époque, ont été utilisées pour démultiplier les méthodes traditionnelles dont l'organisation et le traitement des données du porte à porte.

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La véritable disruption reste à venir. Sam Altman y travaille sérieusement actuellement. Pour l'essentiel, cette disruption ouvre un champ de batailles dans 4 domaines.

1) L'organisation classique des partis politiques : ce sont des instances hiérarchisées, généralistes à vocation permanente. Sous ces trois caractéristiques fondamentales, les partis politiques ne correspondent plus aux règles nouvelles qui sont celles de l'autonomie individuelle, du respect de la base et surtout de l'acceptation d'engagements ponctuels en fonction des défis prioritaires du moment.

2) La relation avec les médias traditionnels : hier, les médias traditionnels étaient les points de passages obligés. Aujourd'hui, cette étape est en passe d'être finie. Les "conflits organisés" entre Trump et ces médias sont les outils de survies des deux parties. Trump flatte sa base électorale en mettant en scène ses litiges permanents avec les médias car ces derniers ont une mauvaise image de marque et Trump se sert de cet argument pour se détacher des "politiciens classiques" supposés être les "partenaires" des médias et non pas les opposants. Et les médias trouvent dans ces litiges, des feuilletons susceptibles de faire vivre leurs audiences tout en flattant à leur tour leur influence passée comme s'ils pouvaient encore "faire tomber un Président". Les médias influenceurs sont ailleurs : dans les "médias directs" de la marque d'un candidat faisant naître une relation directe avec l'opinion : Twitter, YouTube, Facebook ...

3) Le traitement des bases de données : aujourd'hui, il y a presque trop de données individualisées. Le savoir faire est dans l'efficacité du traitement des données disponibles et non plus dans la recherche des données à collecter.

4) La méthode même des campagnes électorales : elles deviennent des "opérations commandos" limitées dans le temps et non plus des rentes de gestion de vieux "investissements" établis dans la durée. C'est d'ailleurs cet aspect qui fait la curiosité réelle autour d'En Marche et d'Emmanuel Macron pour cette génération.

Sam Altman et une équipe de la Silicon Valley travaillent sérieusement sur cette nouvelle donne. Pour trois raisons de fond. Tout d'abord, la vie économique ne peut être efficace sans un pouvoir politique favorable. Ensuite, il y a des causes (par exemple le climat) qui ne peuvent être traitées que par des actions relevant de fondations privées. Ces causes sont et seront de plus en plus les motivations officielles d'engagements nouveaux. Au climat, s'ajouteront des causes comme la santé, l'éducation ... Enfin, les démocraties occidentales semblent malades : inefficaces, impuissantes, créatrices d'abstentions ... Et cette génération veut "refaire le monde". Par conséquent, comment le "refaire" sans s'occuper de la démocratie qui reste une formidable défi collectif. Les élections intermédiaires 2018 seront le premier champ d'expérimentations. Le vrai rendez-vous est celui de 2020. Et après le défi de la "nouvelle économie", c'est l'étape de la "nouvelle politique" qui s'ouvre pour la première fois à ce point.

  • Publié le 23 août 2017

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