Grenoble : le poste de travail au sein du nouveau siège de la Métropole coûtera plus cher que celui du nouveau siège d'Amazon à Seattle
C'est un construction décidée le 22 décembre 2017 : le nouveau siège de la Métropole de Grenoble. Une construction et une décision qui vont susciter de très nombreux commentaires et probablement s'installer au premier plan des débats en 2020 sur l'actif et le passif de la Métro lors des élections municipales de mars 2020.
Les chiffres parlent. Sur la côte Ouest des Etats-Unis, la course au gigantisme bat son plein entre les entreprises leaders d'Internet. A Seattle, Amazon s'engage dans la course. L'entreprise annonce un siège pour 2021 destiné à accueillir 20 000 salariés pour un coût d'1 milliard de dollars soit 843 millions d'euros. C'est donc un coût du poste de travail de 42 150 €. Dans le même temps en France, une intercommunalité, la Métro de Grenoble, délibère et adopte un nouveau siège pour un estimatif probable de 50 M€ (frais de désamiantage compris). 50 millions d'euros pour 1 000 postes de travail soit 50 000 € le poste de travail c'est à dire un poste de travail plus cher que le poste de travail d'Amazon qui assume publiquement sa course au gigantisme somptuaire pour affirmer sa force. C'est un parallèle qui va compter.
Ce "siège des riches" va trancher avec les griefs effectués à l'endroit de cette intercommunalité qui subit des reproches fréquents sur le quotidien : bordures de voiries non entretenues, nids de poules qui se multiplient dans les chaussées ...
Un contexte local où des économies portant sur quelques "petites" dizaines de milliers d'euros par exemple sur des équipements culturels dans des quartiers difficiles vont être mises en parallèle de ce montant astronomique pour un siège administratif qui, dès l'estimation de base, dépasse déjà à la même étape l'estimatif du Grand Stade des Alpes.
Excès de confiance ou suicide politique ? L'avenir le dira. Ce qui est sûr, c'est que ce chantier va faire couler beaucoup d'encre et de clics dans l'agglomération grenobloise déjà "très bien placée" sur le podium des collectivités publiques très imposées et très ... endettées.