Emmanuel Macron et le vrai défi des élections municipales 2020
L'enjeu n°1 du 1er semestre 2018 sera de structurer localement le mouvement En Marche. En effet, le Président ne peut se permettre un revers sérieux lors des élections municipales 2020 entré alors dans le dernier tiers de son mandat présidentiel.
Tout d'abord, il importe de bien revenir sur un calendrier désormais reconnu comme insusceptible de bouger. Si les municipales avaient été reportées en 2021 -ce qui allongeait le mandat des maires actuels de six à sept ans-, les élections suivantes pour désigner les maires auraient lieu… en 2027, année présidentielle.
Comme en 1995 et 2007, il faudrait alors les décaler là aussi une fois de plus pour ne pas créer de téléscopage entre les municipales et la présidentielle de 2027. Il faudrait donc obtenir le feu vert du Conseil Constitutionnel pour deux reports, une possibilité jugée "quasi impossible".
Par conséquent, en 2020, les élections municipales vont introduire l'étape de la conquête du pouvoir local. Un pouvoir présidentiel peut-il se permettre de sauter cette étape ? Non. Or à ce jour, c'est le vrai maillon faible du pouvoir présidentiel.
Il y a déjà trois forces vouées à structurer ce rendez-vous électoral : le FN, Les Républicains, la gauche traditionnelle allant des écologistes aux mélenchonistes incluant le PS. Tout éclatement de cette gauche avec ce périmètre serait suicidaire pour chacune de ses composantes. Dans ce contexte, comment consolider localement un "espace central" qui est la vocation d'En Marche ?
Est-il possible de décrocher une partie de la droite et une partie de la gauche pour structurer cet espace central comme au printemps 2017 ? Le seul label présidentiel sera moins déterminant que lors des législatives 2017. Par ailleurs, le mouvement En Marche peine actuellement à faire naître puis vivre son originalité. Même avec la meilleure volonté, difficile aujourd'hui de dire en quoi En Marche se distingue des autres formations politiques classiques. Chacune de ces formations a par ailleurs un socle qu'il ne faut pas nier. Si lors du 1er semestre 2018, En Marche ne se structure pas localement, il abordera les municipales très fragilisé exclusivement dépendant de la popularité ou pas d'Emmanuel Macron. Et pour le moment, à de très rares exceptions près, cette structuration locale n'a pas débuté. Un seuil d'alerte est atteint en la matière.