Municipales 2020 : le Cercle du Sud Grenoblois lance les élections sur des bases totalement neuves
La lettre ouverte du Cercle du Sud Grenoblois, co-présidé par Aline Kozma et par Claude Soullier, lance aujoud'hui les élections municipales sur des bases entièrement inédites. D'abord, quelques remarques sur la forme.
Les deux-co-présidents ont arrêté le chiffre 11 pour passer à l'offensive. Un chiffre symbolique pour une année de Coupe du monde de ... football. C'est également une logique de "dialogue sur du concret". Du dialogue, puisque cette lettre ouverte est une main tendue aux autres acteurs de la vie publique grenobloise. Mais sur du concret, puisqu'il y a immédiatement une base pour construire ce dialogue : 11 propositions très détaillées, précises, finalisées.
Ensuite sur le fond, c'est la "table renversée". On pouvait s'y attendre mais à ce point toutes les autres contributions apparaissent par comparaison très conservatrices, coutumières, bref sur le mode du "comme hier". Là, c'est une réelle volonté de disruption qui est manifestée renvoyant l'actuel système à la "vieille Métro", nom de la communauté de l'agglomération grenobloise.
Enfin, c'est une disruption absolue dans les objectifs de l'agglomération comme dans les méthodes de travail. Il y a l'affirmation très claire de la multi-polarité de l'agglomération dont la préservation du "poumon vert" au sud. La proposition de "comités territoriaux" change totalement la logique de l'actuelle agglomération en rapprochant les pouvoirs des citoyens et en plaçant l'administration métropolitaine dans une logique du seul exercice de fonctions techniques supports. Par ailleurs, les priorités vont à l'éthique (déontologues, transparence des frais, transparence des ramifications de pouvoirs ...) et aux solidarités. 11 axes entièrement nouveaux qui engagent le débat des élections municipales sur des sujets de fond.
Le contenu détaillé des 11 propositions est le suivant :
"...
Agglomération Grenobloise : pour un véritable changement en mars 2020.
Depuis quelques années, derrière les discours et les photos, tout n’est qu’immobilisme ou conservatisme dans l’agglomération grenobloise transformée en mutuelle financière sans projet commun de sens de développement.
L’agglomération grenobloise est ainsi marquée par le règne des « 3i » :
• immobilisme,
• inaction,
• irresponsabilité.
A l’immobilisme, il faut substituer le mouvement.
A l’inaction, les réalisations sur la vie quotidienne.
A l’irresponsabilité, un contrat métropolitain clair.
11 mesures prioritaires doivent apporter un vrai changement et pour lesquelles le Cercle du Sud Grenoblois se mobilisera lors des élections municipales de mars 2020 conditionnant son soutien à l’engagement écrit sur chacune de ces priorités.
1) Pour une coopération intercommunale respectueuse des identités des bassins de vie. Une alternative à l’actuelle organisation uniforme de la Métro est une absolue priorité. Elle doit être fondée sur des bases d’organisation multipolaire avec des contrats d’objectifs entre chaque bassin de vie. Ce respect des identités passe tout particulièrement par l’affirmation du respect du poumon vert de l’agglomération qu’est le Sud de l’agglomération. Cette logique nouvelle suppose l’organisation de la Métropole sur la base de comités territoriaux.
2) Dans le Sud de l’agglomération, la nature occupe encore une place à part entière. Nous devons veiller à ce qu'elle la garde. Ce doit être l’un des objectifs prioritaires du PLUI (Plan Local d’Urbanisme Intercommunal). Si ce dernier devait être adopté avant les élections municipales de mars 2020 avec des dispositions contraires à cet objectif, les équipes bénéficiant du soutien du CSG doivent s’engager à se mobiliser pour obtenir sa mise en révision immédiate.
3) Il faut lancer un programme de création de maisons d’accueil pour personnes âgées dépendantes, secteur qui connaît actuellement un déficit abyssal entre l’offre et la demande de proximité. De façon complémentaire, les collectivités locales doivent s’engager à mettre en place un dispositif de développement des services à la personne qui garantisse une vraie alternative en faveur du maintien à domicile.
4) La mise en place immédiate d’un atlas numérique des territoires qui assurera la transparence permanente totale des aides métropolitaines à destination de chaque Commune.
5) Entre deux consultations électorales, il importe que le partage des décisions soit quotidien. Une bonne décision, c'est une décision partagée, discutée, acceptée par les citoyens. Dans cet esprit, tout projet d’ampleur qui ne figure pas dans la proposition de mandat publiée lors de l’élection doit faire l’objet d’une consultation référendaire avant sa mise en œuvre.
6) Il faut alléger les charges sur toutes les entreprises, commerces et artisans et rendre du pouvoir d’achat aux citoyens. Dans cet esprit, la principale action à moyen terme consiste à réorienter les dépenses publiques vers l'investissement. Le secteur public local doit donc être ré-orienté à destination de ses seules prérogatives de service public. Dès qu’une activité intervient dans un secteur concurrentiel, priorité doit être donnée au secteur privé dans le cadre de délégations de service public de durées courtes avec des objectifs priorisés clairs. Ces disponibilités financières nouvelles seront appliquées à un vaste programme pluriannuel de préparation à la lutte contre le dérèglement climatique, qui est l’un des défis majeurs des prochaines décennies.
7) Le renforcement des programmes de logement social est une absolue nécessité. Ces programmes de grande qualité esthétique et fonctionnelle doivent évoluer vers une mixité juridique des occupants (propriétaires et locataires). En ce qui concerne les occupants de locations sociales, à perspective de 5 ans d’occupation continue du même lieu, une perspective d’acquisition leur sera offerte. Par ailleurs, pour rétablir la stricte égalité devant le logement social, chaque programme comportera un pourcentage d’affectations par simple tirage au sort.
8) Tout marché public passé avec une entreprise comprenant en son sein un descendant ou un ascendant direct d’un membre de l’exécutif de la collectivité publique doit faire l’objet d’une inscription sur une annexe jointe à l’adoption du compte administratif de chaque année. Il en est de même pour la situation des conjoints, pacsés ou concubins.
9) Chaque exécutif procède à la désignation d’une équipe de déontologues composée à stricte parité entre les composantes politiques représentatives de l’Assemblée de la collectivité.
10) Les frais de mission des élus sont disponibles par Internet dans les 30 jours qui suivent la mission ayant donné lieu à une dépense publique avec tous les détails de chaque frais donnant lieu à un remboursement sur les deniers publics ou à une prise en charge directe par ceux-ci.
11) Tous ces changements sont d’une ampleur telle qu’ils reposent sur une totale disruption face aux pratiques des années écoulées. En conséquence, ils rendent incompatible toute appartenance avec des groupes ayant participé à la gestion de La Métro ces dernières années dans la majorité comme dans l’opposition qui a voté la quasi-unanimité des décisions prises.
Dans l’agglomération Grenobloise, la confiance démocratique permanente est une idée neuve.
C’est une idée fraîche, sans la moindre ride, tant la réalité de la gestion a été fondée sur le chômage civique et l’opacité au point de faire naître une grave répulsion citoyenne face à l’idée même de métropole.
Ces 11 propositions doivent être « l’équipe de base » des engagements d’un nouvel esprit au sein de La Métro".
Il reste à observer maintenant les réponses positives : qui et nombre ? Ce qui est sûr, c'est que l'agglomération grenobloise engage pour la première fois à ce point un réel débat de fond sur le sens de ses actions comme sur ses méthodes de fonctionnement. Un Collectif qui a été créé l'été 2017 et qui a tenu de nombreuses réunions de travail qui ont nourri ces propositions.
Il est co-présidé par deux membres de la société civile, Aline Kozma et Claude Soullier.
Aline Kozma est une juriste réputée ayant un engagement public sur la Commune de Jarrie à côté de son activité professionnelle.
Claude Soullier est un entrepreneur ayant déjà une fonction élective sur la Commune de Brié et Angonnes.
Deux dynamiques membres de la société civile manifestement décidés à bien dynamiter le ronron des élus sortants de l'agglomération grenobloise...