Grenoble Agglomération : large succès du débat de fond ouvert par le Cercle du Sud Grenoblois
Au tour de chauffe des prochaines élections municipales dans l'agglomération grenobloise, force est de constater que des sujets sont désormais de nature à changer la donne en profondeur face au système sortant manifestement désemparé et fortement décrédibilisé.
Jeudi 7 juin, un Collectif, le Cercle du Sud Grenoblois, co-présidé par Mme Aline Kozma (Jarrie) et M. Claude Soullier (Brié et Angonnes), a lancé les municipales en émettant 11 propositions précises. L'audience de cet acte sur les réseaux sociaux a été considérable. Une audience qui mérite d'être interprétée. 1) Il y a actuellement deux abcès forts de fixation que les élus sortants se refusent à reconnaître : dans Grenoble et sa première couronne : un niveau d'insécurité qui n'est plus toléré. Dans le péri-urbain, le devenir de forte urbanisation densifiée qui est refusé.
2) Sur ces deux volets, les élus sortants semblent impuissants. Sur ce deuxième volet (urbanisation densifiée dans le péri-urbain), les Collectifs qui entrent en opposition ouverte ont des arguments très forts. Un exemple parmi d'autres : ce n'est pas la première fois que la métropole engagé une réflexion sur les choix stratégiques d'urbanisation pour l'ensemble de l'agglomération. Dans un passé récent, elle a adopté un document de 61 pages. Ce document public officiel portait parmi ses priorités l'absolue nécessité de préserver le "poumon vert du sud de l'agglomération". Ainsi, notamment à la page 17 dudit document, il est question de préserver le "plateau de Champagnier qui offre un poumon vert à l'agglomération".
Or dans l'actuel projet de plan local d'urbanisme intercommunal (PLUI), cette logique est abandonnée. Pourquoi ce qui constituait un "impératif absolu" il y a quelques années ne le serait-il plus aujourd'hui ? Quelles justifications ? Comment comprendre ?
Ces deux sujets (insécurité urbaine et densification urbanistique péri-urbaine) redistribuent totalement les cartes traditionnelles. Il fallait déjà compter avec l'affaiblissement des partis politiques classiques durement impactés par leurs échecs sévères de 2017. Localement, cette polarisation sur des sujets concrets ouvre deux espaces neufs. D'une part, des rassemblements inédits tout particulièrement à partir de membres de la société civile. D'autre part, l'accès d'une nouvelle génération qui considère que l'échéance de 2020 ne sera pas une "échéance comme les autres "dans de telles circonstances. Sur de nombreuses Communes du sud de l'agglomération grenobloise (Vif, St Paul de Varces, Brie et Angonnes, Jarrie, Varces Allières et Risset, Le Pont de Claix ...), de nouvelles personnalités souhaitent sortir des chemins battus pour faire vivre une vraie reconnaissance de ce pôle territorial. Force est de constater que, face aux majorités sortantes métropolitaines actuelles, c'est le vide. L'opposition a voté une part considérable des délibérations de la majorité sortante (près de 92 % des délibérations adoptées depuis 2014 sans le moindre vote d'opposition du groupe interne dit "d'opposition"). Un Conseil Départemental qui a complètement raté son affirmation face à la Métro comme face à la Ville de Grenoble. Les actuels conseillers départementaux dans l'agglomération grenobloise ont désormais un taux marginal de notoriété et une image d'efficacité encore plus faible... D'ailleurs le Conseil Départemental de l'Isère partage ce constat d'où son tout récent "magazine bilan" qui constitue une tentative de faire part de naissance pour bon nombre de ses conseillers départementaux de la majorité sortante. Une élection particulièrement atypique qui s'annonce dans ces conditions qui tranchent avec les repères traditionnels.