Emmanuel Macron et l'année qui a troublé son image
La première année de pouvoir d'Emmanuel Macron a significativement troublé son image. La rentrée de septembre 2018 doit être celle du "nouveau souffle". La coupure d'été intervient avec un trou d'air qui s'accompagne d'une trumpisation indiscutable de la vie politique française.
Le pouvoir présidentiel est exposé à 4 menaces. 1) L'image d'Emmanuel Macron est troublée. Son élection devait être celle du "nouveau monde" et cette page tarde à trouver une réelle écriture dans la vie quotidienne. 2) Emmanuel Macron peine à installer cette image du "nouveau monde" à l'intérieur et pire encore à l'international. Sa proximité avec Donald Trump n'a pas conduit ce dernier à infléchir sa politique sur des sujets importants. Angela Merkel est fragilisée. Bien davantage, les scrutins les plus récents mettent en difficulté la cohésion de l'Europe. 3) Son parti, La République en Marche, peine à s'ancrer dans les territoires. 4) Le candidat atypique est en passe de devenir le "président comme les autres sous la Vème République".
La chance d'Emmanuel Macron est double. 1) Il bénéficie de l'absence de leader susceptible de capitaliser un transfert possible. Il déçoit mais il peut encore rester performant dans la comparaison. 2) Il peut changer de rythme et reprendre la main. C'est l'enjeu de la rentrée de septembre 2018. Ce qui est probablement le plus inquiétant c'est que ce trou d'air intervient au milieu de la seule année qui ne connait aucun choc électoral. A partir de 2019, c'est une succession ininterrompue d'élections : 2019 : européennes, 2020 : municipales, 2021 : départementales et régionales, 2022 : présidentielle. Pour une année sans élection, le climat politique est particulièrement violent dans les mots utilisés comme dans l'absence de répit dans les attaques. Les années électorales s'annoncent donc particulièrement "musclées". Pour y résister, il faut un socle solide et c'est probablement ce qui fait défaut actuellement à la majorité présidentielle.