Grenoble et le marqueur du 38 rue d'Alembert
Pendant des décennies, des quartiers de Grenoble ont été des havres de paix. Depuis quelques années, tout a basculé. A Grenoble comme dans la quasi-totalité des Communes de l'agglomération grenobloise gagnées par une violence grave, inédite et de plus en plus insupportée.
Dès 1979, Pierre Frappat, auteur empreint de catholicisme social, publie un livre qui écorne la réputation de la ville qui se veut "capitale de la montagne" : "Grenoble, le mythe blessé". Près de 40 ans plus tard, alors qu'il dénonçait déjà des quartiers "délicats" dont l'échec de la Villeneuve, la violence est devenue la voisine obligée presque partout dans l'agglomération grenobloise.
Un marqueur important : le 38 rue d'Alembert.
Le quartier d’Alembert-Chorier-Berriat a longtemps été un "village dans la ville". Tout était réuni pour qu’il en soit ainsi, calme, serein, sécurisé. Des établissements scolaires publics et privés de proximité. Un collège de proximité (Fantin Latour). Des commerces diversifiés. Un espace de loisirs (Jardin St Bruno) en face de la Poste avec en coin de rue à cette époque un magasin de sport tenu par un ex footballeur brillant du GF38 (Dupraz) au grand coeur qui donnait si généreusement ballons et parfois même équipements pour la joie qu’il éprouvait à voir des jeunes pratiquer le sport qu’il aimait tant. Et le marché superbe qui était un lieu de convivialité.
Tous ces repères ont disparu.
Pire encore, un squat (le 38 rue d'Alembert) fait actuellement régner la terreur, le bruit, l’irrespect. Pour le voisinage, la vie est devenue impossible. Les autorités publiques sont alertées. Que se passe-t-il ? Rien.
Là est le marqueur symbolique pour les prochaines élections municipales. En 2014, à l'aide d'un storytelling remarquablement conçu et appliqué, Eric Piolle a incarné une "écologie moderne". Il était un "écolo-techno" notamment par son parcours professionnel, par son style, par son look.
5 ans plus tard, un mystère absolu est né : en quoi l'écologie devrait-elle s'accompagner de l'insécurité des personnes comme des biens à ce point ?
Rien ne prédestine une écologie à s'accompagner d'une telle acceptation des violences urbaines.
Une violence urbaine qui gangrène toute l'agglomération grenobloise exposée à la délinquance dure, aux bruits, aux peurs ...
C'est un visage qui change totalement la donne des prochaines élections municipales.
Les habitants de l'agglomération grenobloise veulent d'abord retrouver la sécurité, la paix, le calme, une forme de douceur de vivre. Aujourd'hui, à la tombée de la nuit, les femmes marchent en bordure de route et non pas sur le trottoir parce qu'elles se sentent plus sécurisées sous des lumières. Des grands-mères enlèvent leurs bijoux quand elles sortent faire les courses de peur d'être agressées. Des mères et pères de familles refusent que leurs enfants prennent des transports collectifs par peur de vols aux stations d'arrêts ou par peur d'une bagarre pour un regard jugé "indélicat". Et la liste des réalités quotidiennes pourrait durer très longtemps.
L'insécurité locale va faire sauter toutes les lignes habituelles. Un vent de dégagisme alimenté par des colères fortes commence à prendre. Le marqueur du 38 rue d'Alembert est appelé à faire beaucoup parler de lui parce qu'il incarne la mutation dramatique d'un quartier qui incarnait hier une douceur de vivre et qui aujourd'hui est devenu un lieu de peurs et de violences.