Alain Minc va-t-il enfin ouvrir un débat public sur le positionnement du Monde ?
Alain Minc aura-t-il le courage de faire état publiquement d'une arrogance intellectuelle du quotidien Le Monde qui frappe non seulement l'ensemble des relations de ce quotidien avec ses lecteurs mais aussi le climat interne ? C'est un vaste sujet qui dépasse très largement le seul enjeu du Monde.
Les médias ont "mauvaise presse" mais toujours bonne conscience.
A titre d'exemple, le véritable démarrage de la campagne de Bayrou est intervenu sur le plateau de TF1 lorsqu'il met en cause la "pensée officielle" des rédactions parisiennes qui veulent "imposer un choix".
C'est une nouvelle gifle donnée par le leader UDF. La première, lors de la campagne de 2002, infligée à un petit délinquant qui lui faisait les poches lors d'une visite en banlieue lui avait donné un bonus de 2 à 3 points.
Là, cette gifle donnée à la "pensée médiatique qui formate l'opinion" le fait changer de catégorie et booste la totalité de sa campagne.
Il y aura avant et après cette déclaration.
L'opinion s'apprête à dénoncer, se protéger de l'esprit "big brother" dont elle a désormais le sentiment que sa liberté réelle peut en être victime.
La presse qui a franchi plus ouvertement sa reconnaissance de "presse d'opinion" a conscience que la relation de confiance est cassée. L'opinion Française va désormais chercher de plus en plus "le complot". Une nouvelle ambiance est née pour le "4ème pouvoir".
Dans cette ambiance, après avoir été le symbole du pouvoir des clercs, Le Monde ne va-t-il pas devenir celui de la crise de ce même pouvoir ? La question se pose désormais très sérieusement.