Emmanuel Macron et la fracture avec les territoires
Emmanuel Macron a subi la crise sanitaire comme la révélation inédite à ce point d'une fracture quasi totale avec les territoires. Cette fracture révèle une réelle crise systémique de Paris face aux Provinces, crise qui est le cumul de très nombreux facteurs. Le premier facteur, c'est le non ancrage territorial du parti présidentiel. Toutes les échéances locales depuis la présidentielle ont été un échec électoral cinglant. Les relais locaux lui font défaut.
Le second facteur, c'est la lourdeur administrative encore trop centralisée qui ne réagit que par des macro-décisions. Or cette approche ne correspond plus à la réalité de la diversité des territoires. Le troisième facteur, c'est le décrochage des parlementaires avec les mandats locaux. La génération des députés LREM apparait comme un casting ponctuel décroché des vrais pouvoirs locaux. Le quatrième facteur, c'est l'évolution de la fonction préfectorale. Une fonction secouée par les réformes des années 80. Une fonction encore davantage affaiblie par les manques de moyens financiers de l'Etat. Mais surtout une fonction fragilisée par la culture de Préfets qui gèrent les "relations publiques" de l'Etat dans le local et non plus les "grands patrons" qu'ils ont été par le passé.
C'est une crise systémique majeure qui éclate ainsi au grand jour. Elle devrait emporter Emmanuel Macron lors de la présidentielle 2022 quand chaque étape du bilan sera passée à la loupe. La seule chance du président sortant c'est à ce jour l'absence de leader présidentiable alternatif. Emmanuel Macron s'était révélé alternatif au printemps 2016, 12 mois avant la présidentielle. Il faut donc surveiller attentivement le printemps 2021.