Isère : Eric Piolle : la "campagne signature" des municipales 2014
Les “campagnes signatures” : municipales 2014 (3/7) : Eric Piolle ou le vainqueur né à la 23 ème heure : 2014, c'est une campagne qui mérite de rester dans les annales locales comme celle de 1983. La victoire se construit en 4 étapes. Etape 01 : à l'écart du grand public, un communicant, Erwan Lecoeur, construit une stratégie de campagne très novatrice. Le pari stratégique : une écologie nouvelle qui laisse au vestiaire ses caractéristiques anciennes : amateurisme, dogmatisme … Et sur cette base (en 33 slides que nous avons), Erwan Lecoeur définit une campagne très novatrice. Etape 02 : un candidat (Eric Piolle) qui doit apparaitre d'abord comme un cadre techno pour rassurer. Tout est fait pour rassurer : insister sur son parcours professionnel, le code vestimentaire très “sage”, les termes utilisés dans les discours …
Etape 03 : intégrer des ruptures positives dans l'image pour donner de la fraîcheur à une candidature qui doit être à l'écart du look des professionnels de la politique : vélo, casque, jeans, jamais de cravate … Etape 4 : Personnaliser à fond la campagne pour faire vivre un changement dans la “continuité inconnue”. La continuité car les écolos grenoblois ont été associés au pouvoir socialiste pendant de très nombreuses années (deux mandats sur trois de M. Destot). Mais l'inconnue car Eric Piolle construit une communication très personnalisée, à grands moyens financiers, qui tranche totalement avec les méthodes locales des écologistes. Dans ce contexte, Eric Piolle peut compter sur trois alliés involontaires. Tout d'abord, Michel Destot qui passe trop tard le flambeau à Jérôme Safar ne permettant pas à ce dernier d'affirmer sa propre identité. Ensuite, la droite locale conduite par Mathieu Chamussy persuadée que, face à une gauche divisée, elle ne peut que … gagner. Ce qui revient à oublier qu'il ne s'agira pas d'une triangulaire (une droite face à deux gauches) mais de quatre listes (deux droites face à deux gauches). Et enfin, surtout, sa victoire parait peu probable, donc elle lui épargne les questions pénibles : gérer avec qui, comment, quels choix précis … Jusqu'à la 23 ème heure (le 1er tour), Eric Piolle est le candidat sympathique qui n'a aucune chance de gagner tant les sondages donnent Jérôme Safar largement vainqueur. Puis le 1er tour crée la surprise totale. Et comme d'ordinaire, le second tour amplifie le score du 1er tour. Ce qui paraissait inconcevable 15 jours avant le 1er tour devient la réalité : un nouveau pouvoir est là.