Grenoble et sa crise d'identité
Grenoble : la gravité du déni : en 10 ans, Grenoble a perdu 3/5 de ses quartiers susceptibles d'être fréquentés dans le calme et la sécurité. Pour le reste de l'agglo, Grenoble est devenue la ville à éviter. C'est Chicago sans la beauté de son lac et de sa rue principale commerçante. Et des élus municipaux refusent de regarder la réalité en face, l'immensité de leurs échecs par dogmatisme. Chaque semaine, la ville centre de l'agglo sombre dans un nouveau drame.
Tous les repères historiques de l'agglomération grenobloise volent actuellement en morceaux. Les violences urbaines ont fait exploser l'image externe de l'agglomération. L'image d'une agglomération est indissociable de sa ville-centre. C'est aussi l'image du PS qui explose tant il est passée sous domination de l'ultra gauche qu'est LFI.
Grenoble était le berceau d'un socialisme modéré (Mendès France, Rocard, Dubedout …). Aujourd'hui, tous les députés de la gauche dans l'agglomération grenobloise sont LFI. Le PS comme entité majoritaire à gauche n'existe plus. Il ne reste en survie que par la bonne volonté de Jean Luc Mélenchon qui lui concède sur le plan national quelques circonscriptions pour faire vivre la marque, étape utile à l'offre d'une union de la gauche. Si les municipales 2026 sont dans la continuité des législatives 2024, à leur sortie, le PS n'existera plus comme formation dynamique autonome. Un tournant dans la V ème République.
Cette crise d'identité a une importance considérable. La présidentielle américaine 2024 met en évidence un fait majeur : l'identité territoriale. Un territoire a un tempérament. Ce tempérament nait de très nombreuses interactions : l'espace, l'Histoire, les cultures locales dont les faits majeurs ... Penser que tout le monde est identique est une vue théorique détachée des réalités. Il y a des enracinements locaux qui font de chaque géographie une singularité. La présidentielle américaine oppose une candidate qui incarne la Californie face à un candidat qui veut incarner l'identité des grands espaces, les valeurs traditionnelles. Si l'identité de la Californie se scotche à Kamala Harris, elle va perdre la présidentielle car dans de très nombreux Etats la Californie incarne le futur qui effraie. Donald Trump avait perçu ce choc d'identités en pensant longtemps faire un ticket avec Kristi Noem, la Gouverneure du Dakota du Sud avant qu'elle ne ruine sa candidature avec des pages très malheureuses d'un ouvrage dont elle est au moins la signataire avant d'en être l'auteure garantie. En France, ce volet de l'identité territoriale mériterait davantage de considération. C'est l'une des fractures qui pose problèmes. A trop vouloir l'ignorer, des fossés se creusent.