Grenoble - Meylan : législatives : un test pour LFI - Les Verts

Pour bien avoir la perception de la réalité du terrain gagné par la coalition LFI - Les Verts dans l'agglomération grenobloise, il faut avoir un repère historique. La circonscription Grenoble - Meylan est créée en novembre 1986. Charles Pasqua est alors Ministre de l'Intérieur. L'un de ses collaborateurs, Patrick Stefanini, est un remarque connaisseur de la carte électorale française et pour assurer le passage de la proportionnelle au scrutin de circonscriptions un redécoupage national est organisé. La circonscription de Grenoble - Meylan paraît "dédiée à la droite" d'alors. Alain Carignon puis Richard Cazenave vont être les députés de cette circonscription pendant de nombreuses années : 1988 à 2007.

La défaite d'Olivier Véran en juin 2022 a été une surprise. Une surprise encore plus grande sur le profil du vainqueur : Hugo Prévost. Arrivé par surprise, il disparait rapidement également par surprise devant quitter ses fonctions pour une "affaire" qui reste encore mystérieuse pour le grand public à ce jour. De quoi s'agit-il précisément ? Quelles conséquences judiciaires éventuelles officiellement engagées ?

Pour lui succéder, plusieurs hypothèses étaient possibles dont une primaire au sein de la gauche locale. Amandine Germain (PS) a fait acte de candidature avant de se retirer montrant que la gauche dans l'agglomération grenobloise est désormais sous hégémonie LFI - Les Verts au point que le PS n'a même plus l'intention de se compter.

Lyes Louffok, candidat malheureux dans le Val de Marne en juin 2022, fait donc son arrivée en Isère comme candidat de la gauche. L'arrivée de ce très proche de Jean Luc Mélenchon met en relief trois facteurs.

1) La tactique méthodique de Jean Luc Mélenchon qui place ses proches dans un maillage territorial de grande efficacité.

2) La nouvelle génération du PS comme les ex-historiques "féodaux locaux" (Destot, Migaud, Vallini) ont quitté le terrain local renonçant à faire exister le PS comme parti "autonome".

3) Le "bloc central" est-il capable d'offrir une alternative dans cette circonscription "bourgeoise" de l'agglomération grenobloise ? Ce "bloc" présente trois candidats (par ordre alphabétique) : Nathalie Béranger, Camille Galliard Minier, Hervé Gerbi.

Nathalie Béranger est Présidente d'Alpexpo, Conseillère régionale, conseillère municipale de Grenoble. Elle connait particulièrement bien les sujets. Elle bénéficie d'une réputation de sérieux qui est un atout incontestable. Sa présidence d'Alpexpo est conduite avec un grand succès et elle lui assure une capacité à faire vivre des évènements avec le relationnel qui en découle.



Camille Galliard Minier est une Avocate brillante. Elle a été la suppléante d'Olivier Véran et pendant les fonctions ministérielles de ce dernier, elle a occupé la fonction de députée dans des conditions efficaces avec le souci du dialogue local et des interventions nationales de très grande qualité.



Hervé Gerbi est un Avocat pénaliste qui est intervenu dans des causes nationales importantes. Il intervient dans des dossiers sociaux pour la défense de victimes. C'est un candidat de terrain qui connait bien tous les dossiers locaux.



Bref, l'alternative présente trois candidats de grande qualité.

Les leçons à surveiller : 1) et si les électeurs du PS faisaient défaut pour montrer qu'ils méritent mieux que la fonction supplétive désormais prêtée ? 2) Le score du RN : il est traditionnellement faible dans cette circonscription réalisant ses bons scores dans des circonscriptions plus populaires de l'agglomération grenobloise. 3) Quel candidat du "bloc central" va arriver en tête pour bâtir le rassemblement du second tour ? Un des candidats de ce bloc est-il capable de canaliser l'inquiétude forte sur l'ultra violence dans l'agglo et tout particulièrement dans la ville centre.

Une élection instructive sur plusieurs points.

  • Publié le 24 novembre 2024

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