Michel Destot et André Vallini renouent avec une communication très offensive
En trois mois, les leaders Grenoblois du PS ont entièrement redistribué la donne politique locale et vont affronter en position de force sans précédent une opposition sonnée.
Dans les années 80, ils avaient tous été à bonne "école". Ils avaient assisté à la perte de tous leurs bastions face à une droite très conquérante menée par un jeune leader imaginatif et remarquable communicateur : Alain Carignon.
Les "élèves ont probablement dépassé le maître". Michel Destot et André Vallini viennent de réussir deux coups de communication qui vont peser lourd lors des prochaines élections locales.
Le second, André Vallini, a organisé une large consultation pendant l'été sur une rocade susceptible de débloquer l'asphyxie désormais célèbre de la Capitale du Dauphiné en matière de circulation routière. La communication, menée avec de très gros moyens financiers et l'appui des médias locaux abreuvés d'achats d'espaces publicitaires quasi-quotidiens, a remplacé l'action. Le PS rangeait ainsi le dossier qui devait être le point négatif de son bilan.
Le premier, Michel Destot, avec le récent forum de Libération renoue avec la tendance historique de Grenoble "capitale des débats". Là aussi, tout est dans l'image car Grenoble n'a pas vécu de référendum depuis près de 15 ans et lors des dernières législatives, il n'y a pas eu le moindre débat public entre les candidats en lice pour le second tour.
Mais là aussi l'annonce semble remplacer l'action.
Une annonce d'autant plus efficace que l'opposition est toujours peu organisée.
Les arrières-pensées paralysent beaucoup. Les interventions les plus diverses se multiplient comme si pour certains élus locaux la gestion de leur fonds de commerce de défaite suffisait à leur satisfaction personnelle. Bien que désigné démocratiquement par les militants UMP, Alain Carignon s'est heurté implacablement à ce climat qu'il a affronté avec courage comme le reconnaissent a posteriori même ses plus sévères détracteurs. En son absence depuis les législatives de juin 2007, l'ambiance se détériore encore davantage car il demeure indiscutablement le seul à savoir mobiliser l'électorat de droite. S'il n'est plus en état de gagner seul ; il est désormais clair qu'aucune victoire n'est possible sans son soutien. Dans toutes les circonscriptions, les candidats bénéficiant de son soutien ont devancé ceux qui s'opposaient à son retour. C'est désormais une réalité électorale incontestable.
Face à cette situation, le Maire de Grenoble devrait prendre ses distances avec les Verts et demander de revoir à la baisse les prétentions du PCF.
Il est même question d'une annonce rapide d'une large liste "d'union municipale" autour de Michel Destot avec un transfuge de l'actuelle opposition municipale, l'arrivée de membres de la société civile...
Les seules inconnues de cette géographie semblent désormais résider dans les prochaines élections cantonales. Il faudrait 5 cantons gagnés par l'opposition pour faire basculer la majorité. A l'écart des turbulences grenobloises, ce score paraît possible bien que difficile. Le rééquilibrage politique pourrait alors redébuter. Encore faut-il que dans la conduite de cette campagne aussi, certains fauteurs de divisions ne confondent pas "vitesse et précipitation" en donnant la préférence à des concurrences locales visant non pas à la désignation de "bons candidats" mais de "candidats dociles" pour la course éventuelle à la Présidence virtuelle ...