Michel Destot avance vers une réélection aisée à Grenoble
Michel Destot semble se préparer à une réélection aisée lors de l'élection municipale de Grenoble sauf à imaginer que son opposition se mette rapidement en nouvel ordre de marche.
L'agglomération Grenobloise est encore sous le choc des législatives. La Ville de Grenoble a enregistré des scores confortables pour les candidats socialistes. Il est vrai qu'ils n'ont connu aucune opposition sérieuse ces dernières années tant l'opposition locale était occupée par certains élus à s'entre-déchirer en permanence.
Trois candidats de l'opposition vivent désormais une émulation interne : Henri Baile, Hervé Gerbi, Fabien de Sans Nicolas.
Trois profils très différents se détachent. Henri Baile est le Président du Forum pour l'alternance qui est une structure associative qui a eu le mérite de relancer le débat d'idées dans l'agglomération grenobloise dés le printemps 2006. Jeune quinquagénaire ayant la passion du sport, il incarne l'opposition douce, imaginative et conceptuelle.
Hervé Gerbi est un jeune avocat de 36 ans. C'est probablement celui qui a les réseaux socio-professionnels les plus structurés. Il multiplie les initiatives dont certaines sont indiscutablement très novatrices et révèlent les talents de communication dont il pourrait faire preuve lors d'une campagne électorale.
Quant à Fabien de Sans Nicolas, responsable des Jeunes UMP sur le plan national, il incarne un profil plus offensif pouvant compter sur un soutien plus marqué de l'appareil national UMP alors même que l'esprit indépendant des deux premiers postulants les place à cet égard en position plus fragile. En revanche, l'isolement de Fabien de Sans Nicolas face aux réseaux Grenoblois comme des dossiers les plus techniques paraît lui imposer un partenariat solide pour constituer un "ticket" afin d'éviter une campagne trop risquée.
En réalité, si ces trois personnalités sont indiscutablement talentueuses et aptes à conduire des campagnes de qualité, elles doivent compter avec deux autres réalités incontournables. D'une part, le soutien d'Alain Carignon que les urnes ont placé indiscutablement comme leader de l'opposition locale. Sa récente décision de "mise ponctuelle en réserve" lui donne une autorité encore renforcée ayant fait monter en ligne son jeune Directeur de Cabinet, Julien Polat qui s'est rapidement affirmé comme une personnalité clef de la relève. D'autre part, la nécessité de tirer un trait sur des méthodes de divisions internes systématiques qui ont conduit à des défaites permanentes depuis 2001. Ces méthodes semblent avoir été mises en oeuvre par des élus extérieurs à Grenoble à l'exemple de MM Saugey, Faure et Savin qui en réalité jouent la Présidence du Conseil Général et cherchent à placer des relais en vue de cette compétition. Deux d'entre eux sont en passe délicate. M. Faure est dans une procédure judiciaire très délicate qui a déjà beaucoup défrayé les rubriques locales. M. Savin a perdu très largement ses législatives. Quant à l'ancien Président du Conseil général battu en 2001, B. Saugey, il est de plus en plus question d'un engagement écrit pris en 1998 auprès des Sénateurs sortants de l'époque et qu'il aurait piétiné ensuite sans le moindre remord... D'ailleurs, ses ancrages dans l'agglomération, à l'exemple de la municipalité de Sassenage, sont en passe de réélections très difficiles exposés à un "bilan" très controversé qui pourrait être au centre de polémiques particulièrement animées. Par rapport à cette position "classique", seul le Professeur Max Micoud semble avoir adopté une position de "sage" ayant tiré les conséquences des échecs passés et s'employant désormais à concilier les approches.
Si ce contexte n'évolue pas rapidement avec la mise au vestiaire de rivalités dépassées, le Maire sortant devrait s'acheminer vers une réélection aisée frôlant des records historiques et créant une dynamique de campagne qui devrait profiter au PS dans l'ensemble de l'agglomération grenobloise.