Valérie Pécresse et les nouveaux médias
Un sondage Ifop montre que l'Ile de France a peu de chance ou peu de risque (selon les sensibilités) de basculer à gauche car cette région est emblématique d'une sorte d'impasse politique.
La campagne de l'Ile de France s'annonce une campagne emblématique pour deux raisons.
D'une part, elle sera un test pour la logique politique présidentielle de l'unicité de liste. Le dernier sondage Ifop est très intructif en la matière.
Dans l'hypothèse d'une liste unique, Valérie Pécresse recueille 32, 5 % des voix et ce sans aucune réserve pour aller au second tour.
Dans l'hypothèse de listes distinctes, elle descend à 30 % mais le Nouveau Centre obtient 6 % et la liste Debout la République 3, 5 %.
Cette "diversification" impacte le Modem, les Verts et, dans une moindre mesure, le Front National.
En réalité, toute l'actuelle stratégie politique est axée sur la présidentielle avec une double logique :
- sécuriser le premier tour en maintenant Nicolas Sarkozy au seuil des 30 %,
- dramatiser le second tour pour provoquer un réflexe légitimiste en faveur du Président sortant.
Mais dans l'attente de la présidentielle, cette stratégie ne répond ni aux attentes d'un électorat de plus en plus émietté ni aux exigences de scrutins à deux tours qui supposent de faire vivre des différences pour construire des majorités réellement plurielles à l'image des opinions.
Le second test va concerner l'impact des nouvelles technologies. Valérie Pécresse réunit toutes les qualités pour faire vivre une campagne jeune, moderne, fraîche et émotionnelle. Mais l'UMP éprouve des difficultés à faire naître cette communication moderne. En effet, la modernité ne naît pas des tuyaux c'est à dire du contenant mais elle résulte du contenu.
Or, l'esprit de ce contenu est à l'opposé de la culture de pouvoir de l'UMP et a fortiori de son image dans le grand public.
La candidate UMP sera-t-elle capable de faire découvrir sa valeur ajoutée pour changer la donne et l'image de son parti ? Si elle n'y parvient pas rapidement, la sociologie de l'Ile de France risque de la contenir à des zones politiques "traditionnelles" la privant des pourcentages décisifs pour la victoire.