Françoise Grossetête en perdition dans Rhône-Alpes
L'Institut de sondages (IFOP) a publié mardi le numéro 1 de sa nouvelle "lettre de l'opinion". A l'intérieur, une enquête très détaillée sur les régionales dans Rhône-Alpes, enquêtes à l'appui. Alors même que le bilan de la majorité sortante est très "moyen" marqué par des hausses fiscales considérables, elle s'achemine vers une probable très large victoire.
Cette probable très large victoire s'installe même si quelques ennuis ponctuels interviennent à l'exemple de l'entartrage de JJ Queyranne cette semaine à la fin d'une réunion pour les régionales (voir vidéo ci-dessous).
Elle tient à 4 facteurs :
1) La cote de défiance de la majorité présidentielle bat des records actuellement (cf enquête Sofres / Le Figaro publiée ce jour). Avec une tel "boulet", des circonstances atténuantes doivent être reconnues.
2) Mais comme le note l'Ifop, c'est la stratégie même qui est en cause. L'électeur modéré qui veut "voter à droite" sans apporter son soutien à Nicolas Sarkozy n'a pas le choix. L'Ifop note qu'une liste conduite par Michel Mercier à côté de celle de Françoise Grossetête aurait probablement effectué un score important et récupéré des votes qui, en l'absence de choix à droite, risquent d'aller bien au-delà ...
3) A juste titre l'Ifop note également qu'à l'exclusion des deux Savoies, sur les autres territoires, il y a le "feu à droite". Ce qui est le cas dans les faits. Dans l'Ain, le parachutage du candidat Nouveau centre n'est pas digéré. Dans la Loire, Françoise Grossetête est très contestée puisqu'il fut même question un temps de son parachutage dans le Rhône avant que les élus lyonnais ne s'y opposent. L'Isère conquiert sans difficulté la "palme du ridicule" avec les courriers supposés confidentiels internes à l'UMP qui se lisent ... dans la presse de façon désormais très régulière. Le dernier en date est une supplique des responsables départementaux pour régler des comptes personnels dans des conditions bien pathétiques montrant, si besoin était, que cette fédération est empêtrée dans des dysfonctionnements qui la décrédibilisent maintenant totalement et expliquent l'hémorragie des adhésions pour cette fédération qui serait désormais dans le groupe peu enviable des 10 derniers départements en effectifs militants.
4) Le mode de scrutin ajoute à la démobilisation. Ceux qui sont sûrs d'être élus ne font pas campagne. Ceux qui sont sûrs de ne pas être élus en raison de leur place sur la liste ne font pas campagne non plus.
Il y a désormais trois interrogations :
1) Rhône-Alpes appartiendra-t-elle aux "eco-régions" avec un président Vert ? L'écart au premier tour entre le PS et les Verts est faible.
2) Le FN sera-t-il à 10 % ou au-delà des 12 % ?
3) Jusqu'où l'UMP peut-elle descendre dans des géographies où elle est très faible à l'exemple de l'Isère. Peut-elle passer en-dessous des 25 % sur le plan départemental ce qui fixerait un nouvel étiage record de ses eaux basses et quelles conséquences en seraient ensuite tirées ?
Une UMP qui, sur le plan national, s'apprêterait à réviser le calendrier de renouvellement des instances internes car le calendrier initial (novembre 2011) est incompatible avec les exigences de la conduite de la campagne présidentielle.