Ségolène Royal prend l'avantage sur Nicolas Sarkozy
Chaque campagne crée son rythme. Celui-ci donne naissance à des tendances. La seconde quinzaine de novembre est manifestement à l'avantage de Ségolène Royal qui a remarquablement bien réussi son entrée officielle en campagne auprès de tous les Français à l'issue de sa désignation par le PS.
Lors de la déclaration de candidature, il faut faire du neuf pour recréer l'espoir.
La leader socialiste y est parvenue au moment même où le leader de l'UMP peine à reprendre une action d'avance.
La candidature doit être l'étape du "nouveau souffle". Pour que ce nouveau souffle soit le plus visible possible, cette déclaration doit contenir une énergie débordante dans la forme comme dans le contenu.
La seconde qualité c'est de se présenter plus proche que jamais des citoyens, parmi eux, à côté d'eux.
"Le candidat du pouvoir et des décisions officielles" doit devenir le "candidat des citoyens". Il lui est reconnu de connaître les dossiers. Il doit montrer qu'il connaît encore la vie de tous les jours.
Tout dernièrement, un succès électoral est passé inaperçu en France: celui de M. Bloomberg, maire sortant républicain de New York dans des circonstances électorales pourtant très défavorables aux républicains. Ses points presse en bras de chemise sur le trottoir en coin de rue avec des citoyens du quartier à ses côtés ont été un modèle de communication.
Enfin, ne pas être avare de promesses ambitieuses. L'usure ne frappe pas seulement les individus. Elle frappe aussi la capacité à faire rêver. Par le passage au pouvoir, le sortant sait ce qui est difficile. Il ne doit jamais être trop prudent ou timide en raison de cette expérience du pouvoir. Une élection restera toujours un grand moment d'espoir.
L'ambition d'un programme témoignera de la vitalité de l'état d'esprit.
Sur chacune de ces priorités, Nicolas Sarkozy semble à la recherche d'une "nouvelle énergie". Sans renversement rapide de tendance, Ségolène Royal va commencer à capitaliser le leadership du rythme qui est désormais le sien.