Marc Baïetto opte pour la privatisation du Stade des Alpes
La Métro, structure de coopération intercommunale de l'agglomération Grenobloise, vient de prendre une décision qui devrait faire parler durablement : elle ouvre une DSP pour confier le nouveau stade des Alpes à une entreprise privée.
C'est une décision sans précédent qui vient d'être prise par la Métro puisque c'est la première fois qu'un équipement public sportif est privatisé dans l'agglomération grenobloise.
La situation actuelle imposait des mesures : stade vide, équipe de football en perdition totale, aides financières publiques indirectes qui suscitent des appréciations diverses ... Tout n'est que crise.
Mais la privatisation de cet équipement va ajouter à terme de la crise à la crise parce qu'elle n'est probablement qu'un premier pas vers une privatisation plus ample d'équipements d'animations.
3 constats s'imposent :
1) Il a fallu attendre 2011 pour qu'une privatisation de ce type via une DSP soit engagée. Des offres ont été faites par le passé (TSO, Groupe Sari (filiale de la CGE) ...). Elles ont toujours été rejetées. Pourquoi ?
2) Parce que la gestion isolée d'un équipement de plein air n'est probablement pas viable a fortiori sans un club "locomotive". Par sa géographie, la fenêtre de tir pour des animations diversifées de plein air à Grenoble est faible. Par conséquent, la seule logique rentable qui intéresse le privé est le bouquet : structures de plein air + structures couvertes. Cette décision est le premier pas vers la privatisation à court ou moyen terme d'Alpexpo, de la Patinoire ... C'est une question de calendrier. Pour rentabiliser, le délégataire va exprimer très rapidement (si ce n'est pas déjà fait ?) qu'il doit pouvoir compter sur un bouquet d'installations avec la complémentarité couvert + plein air.
3) En réalité, l'offre grenobloise est peu performante pas seulement compte tenu des difficultés du club de football mais parce qu'il n'y a pas une offre unique d'équipements avec des vocations diversifiées. Pour des raisons exclusivement politiques, la Ville de Grenoble a une organisation éclatée de ses équipements d'animations. C'est toute cette offre qu'il fallait réunir dans une seule structure : de la Régie du Téléphérique à Alpexpo en passant par le Stade des Alpes, la Patinoire notamment. Et avec ce bouquet d'équipements sous la direction d'un seul Directeur Général professionnel de ce secteur, organiser une offre diversifiée d'animations dont le sport mais pas exclusivement.
Privatiser le "joyau" de la couronne, c'est une décision prise par une majorité PS-PCF qui va susciter beaucoup de commentaires.
Les uns vont y voir la conversion aux qualités du secteur privé. D'autres y voient des difficultés financières considérables pour être contraint à une telle "extrémité".
Ce qui est sûr, c'est que la majorité PS vient de lever un tabou mais à quel prix politique à terme ?
Ils ont aimé le Stade des Alpes par grenoblealpesmetropole