Dominique de Villepin sur le point de s'engager en campagne

Et si le Premier Ministre franchissait le pas en défendant les dossiers de réformes profondes notamment économiques avant de conduire un ralliement exemplaire pour un second tour solidaire ? Qui pourrait y trouver inconvénient ?

L'économie reste le secteur vers lequel se tourne les responsables politiques pour sortir leur épingle du jeu. En jouant la carte du Small Business Act, Dominique de Villepin lancerait l'économie sociale et légitimerait son engagement dans la campagne.

A 100 jours du scrutin, aucun candidat n'a pris le pas sur le fond alors que le Gouvernement poursuit son activité à plein régime. Les interventions des voeux 2007 placent l'économie en tête des chantiers politiques pour répondre à "la baisse du pouvoir d'achat". Les responsables politiques verraient ainsi dans le Small Business Act une mesure en faveur des PME et la base à la construction des prochains projets d'économie sociale.

En effet, chaque année, les marchés publics représentent 130 milliards d'euros dont sont écartées les PME lors des mécanismes d'appels d'offres, là où elles représentent 98% du tissu économique français. Le Small Business Act vise à rééquilibrer les conditions de concurrence en fixant un pourcentage minimum (de l'ordre de 25%) de contrats directs ou de sous-traitances attribués aux PME dans les marchés publics.

L'annonce de ce projet constituerait un des piliers de la seconde phase de campagne participative de Ségolène Royal pour assurer la viabilité de ses projets économiques sur le smic et la réduction du chômage.

Dominique de Villepin pourrait cependant lui couper l'herbe sous le pied et proposer le "droit opposable aux marchés publics" en se construisant ainsi une image de candidat volontaire en opposition à celle de Nicolas Sarkozy plus libérale.

La crise sur le CPE a été le tournant de la popularité du Premier Ministre qui à cette époque sortait en pleine forme de la crise des banlieues pendant laquelle il avait incarné la modération et la fermeté.

Le sacrifice de sa position sur le CPE a été à l'origine d'une mésentente entre lui et les Français. Et s'il était temps de tomber les masques pour incarner le "gaullisme moderne" qui répond à son vrai tempérament ?

  • Publié le 11 janvier 2007

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