Jean François Copé et le projet sur les valeurs
Le mot « valeur » est à la mode.
A la bourse du « vocabulaire politique » il crève tous les plafonds.
Les uns y font appel pour dénoncer l’absence de « valeurs référentes » dans le débat public actuel ; d’où les nombreux malaises régulièrement observés.
Les autres dénoncent justement des valeurs qui, faute d’être suffisamment partagées, conduiraient le pays à son implosion.
L'enjeu face à la crise, c'est de sortir de l'approche comptable pour livrer la bataille des valeurs. C'est la nécessité de replacer les actions dans la perspective du devenir des générations futures.
Tout responsable public doit d’abord penser à l’avenir.
Il doit rendre l’avenir meilleur.
Cet objectif doit être la principale raison de tout engagement public.
Cet objectif doit être le socle des décisions.
Au fur et à mesure que l’on énonce les valeurs auxquelles des décisions doivent répondre, nous constatons l’immense chemin qui nous sépare aujourd’hui de ces repères.
Là où il faut avoir l’honnêteté de rappeler le poids du temps, l’ambiance est à l’immédiat.
Là où il faut restaurer la place de la volonté politique, l’humeur est à la dénonciation de l’impuissance politique. L’économie fixerait ses priorités. La présentation médiatique imposerait son rythme.
Là où il faut penser à la prochaine génération, nombreux sont ceux qui ont pour horizon le prochain sondage.
Si cette coupure est profonde entre les besoins et la réalité, quelles sont les conséquences ?
C’est simple. Il n’y a aucune communauté de valeurs permettant à notre pays de fonder solidement ses réformes immédiates. Bien davantage, cette situation obstrue toute prospective.
Comme les réformes nécessaires entraînent pour au moins pour une catégorie donnée des remises en question non négligeables, comment fonder une adhésion dans de telles conditions ?
Il est souvent question du vide de l’actuelle vie politique française. Ce vide est la conséquence directe de l’absence de valeurs durables qui sont les guides de l’action collective.
C'est là l'enjeu de l'actuelle période. Jean François Copé sera-t-il le gardien de cet axe face à une approche quantitative des problèmes ? C'est le test majeur des prochaines semaines.