Michel Destot confronté à l'accélération des municipales 2014
L'échec de Martine Aubry dans la primaire PS marque un coup d'arrêt à la "tactique de l'hélicoptère" mise en place par le Maire de Grenoble qui désirait manifestement consacrer davantage de temps à la politique nationale plutôt qu'aux problèmes locaux à un moment où les difficultés se multiplient dans l'agglomération grenobloise (embouteillages, endettement, affaires présumées ...).
Mais ce retour sur la scène locale intervient dans des conditions étonnantes sous l'effet d'une triple accélération.
Tout d'abord, l'accélération de la rumeur de sa succession municipale trouble les repères habituels. Jérôme Safar, successeur présumé, prend une importance croissante au point de rythmer désormais les séances de la Région Rhône-Alpes ou celles du Conseil Municipal de Grenoble. Le jeu virtuel du "et lui que ferait-il ?" est manifestement lancé. Cette cohabitation est-elle durablement possible ? Difficile à dire. Ce qui est sûr, c'est qu'il s'agit là d'une situation totalement inédite.
Ensuite, l'accélération de la fragilisation de l'une des circonscriptions de Grenoble (1) où son adjointe Geneviève Fioraso va devoir affronter une opposition nouvelle. Cette opposition sera représentée selon des modalités non encore arrêtées :
- face à la Mairesse de Meylan( Marie Christine Tardy), l'une des Communes les plus importantes de la circonscription, ce serait alors le choc entre les deux pôles territoriaux de la circonscription : une partie de Grenoble contre le Bas Grésivaudan,
- face au Président départemental de l'UMP (Jean Claude Peyrin), par ailleurs Conseiller Général du canton de Meylan, ce serait un choc plus politique rythmé par des enjeux nationaux dans une circonscription habituellement de droite. L'UMP se manifesterait alors de façon plus solidaire que par le passé suite à l'accord manifestement conclu entre ses représentants locaux agissant de concert entre la législative et la municipale 2014 (nomination de Matthieu Chamussy) comme socle "d'accords globaux",
- face à Richard Cazenave, Député de la circonscription de 1988 à 2007, qui à la tête d'une association de réflexion AG3D incarne une logique totalement opposée sur les grands projets locaux et tout particulièrement au niveau de l'organisation des voies de déplacements. Ce serait alors le choc entre des projets de développements à l'opposé depuis les questions des voies de circulation bloquées depuis plusieurs années jusqu'aux dossiers de l'insécurité dans une ville désormais nationalement emblématique en ce domaine.
Enfin, cette accélération est également celle des groupes extérieurs aux partis politiques nationaux et à leurs représentations locales. Il y a actuellement une multiplication de clubs de réflexions qui connaissent un succès fort face à l'essoufflement des structures partisanes : AG3D (Richard Cazenave), Renouveau Citoyen (Jean Christophe Ninet), Club 20 (Denis Bonzy), Réformateurs (Jérome Ripoll) ... Ces clubs correspondent d'ailleurs à l'histoire de Grenoble. C'est la culture du GAM qui avait été le lancement du parcours d'Hubert Dubedout et d'une ville qui n'a jamais bien accueilli l'engagement politicien lui préférant la liberté de pensée. Or chacun de ces clubs compterait actuellement des membres neufs de plus en plus nombreux et mobilisés sur les sujets exclusivement locaux : fiscalité, sport de haut niveau, fluidité des voiries ... Ils commencent même à présenter déjà leurs publications et leurs propositions.
Les élections locales 2014 semblent vouées à un lancement sportif rapide dans de telles circonstances dans la Capitale du Dauphiné.