L'UMP peut-elle encore se payer le luxe d'éviter une primaire pour 2012 ?

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Il y a matière à s'interroger désormais sur les conséquences logiques d'un actuel constat de bon sens :

- le rebond de la popularité présidentielle est sans cesse reporté,

- et si ce rebond n'intervenait pas davantage début février 2012 ?

Après avoir vécu un mandat d'hyper-présidentialisation, n'assistons-nous pas à une hyper-personnalisation de la présidentielle 2012 ?

La droite républicaine peut-elle se réduire à une seule personnalité ? Quel régime démocratique moderne pourrait imaginer une situation aussi restrictive de talents ?

Nous assistons progressivement à une double menace dans l'électorat 2007 de Nicolas Sarkozy qui se confirme de plus en plus :

- l"éparpillement des voix au premier tour en dehors de la candidature de Nicolas Sarkozy,

- l'accoutumance progressive à un vote "Hollande le modéré" au second tour pour des raisons très différentes selon les cas : ne pas voter Marine le Pen si elle est au second tour, ne pas voter Sarkozy parce qu'un mandat suffit ...

Le groupe des "socialistes qui s'ignorent" devient de plus en plus important.

Qu'est ce qui peut justifier qu'une primaire à droite ne soit pas organisée pour faire vivre les différentes expressions naturelles dans une logique populaire la plus large et tenter ensuite, dans le respect des différences alors exprimées et arbitrées par le vote, de construire des convergences pour reprendre un mot très à la mode cette semaine ?

En refusant un processus de ce type, la majorité présidentielle fait courir au pays un risque important. Si à en croire son discours officiel, le programme du PS est aussi "dangereux", comment expliquer qu'il soit possible de prendre un tel risque face à "l'intérêt national" ?

Comment se réconcilier avec des "déçus" qui ne rejoignent toujours pas les rangs si ce n'est en purgeant l'amertume par un vote clair qui serve de nouveau socle à une nouvelle campagne ?

Dans les circonstances actuelles, l'UMP peut-elle encore avoir le luxe de ne pas organiser de primaire ? Il y a matière à en douter. L'absence de primaire n'a jamais été la conséquence mécanique de la détention du pouvoir mais le constat que le sortant était le plus performant, d'où son leadership alors naturel. Quand ce constat n'est pas opéré, des primaires ont eu lieu à l'exemple notamment de Carter face à Ted Kennedy.

La droite présidentielle n'a-t-elle pas intérêt à compter ses forces pour mieux les réunir ensuite ?

Il devient surprenant que tout puisse désormais se jouer sur un "rebond hypothétique" toujours repoussé dans les faits comme dans le calendrier et / ou sur une personnalisation aussi poussée en période collective de crises aussi graves.

  • Publié le 30 octobre 2011

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