Nicolas Sarkozy creuse une différence significative
Le candidat UMP bénéficie d'une séquence temps particulièrement positive puisqu'elle fait naître un total contraste entre sa nouvelle stature présidentielle et l'impréparation dégagée par sa concurrente socialiste.
Les quinze derniers jours traduiront probablement un 1er tournant dans la campagne présidentielle 2007.
Ségolène Royal a cumulé deux handicaps majeurs. D'un côté, la révélation de sa soumission à l'ISF. Et en même temps, une accumulation de bavures multiples d'importances très inégales.
Sur le plan de la situation matérielle de la candidate, des campagnes ont basculé sur des révélations de ce type qui creusent l'écart entre le candidat et l'opinion. La révélation ne suffit mais, dans une période déjà délicate, elle sert de prétexte à l'opinion pour de détourner du candidat ainsi mis en cause.
Ce fut le cas de :
* l'avoir fiscal de J. Chaban Delmas en 1974,
* les diamants de Bokassa et VGE en 1981,
* la maison à la Cote d'Azur de R. Barre en 1988,
* la révélation des conditions de rémunération de E. Balladur à la société du tunnel du Mont Blanc en 1995,
* L. Jospin et sa maison à l'Ile de Ré en 2002.
Dans des moments de flottement d'une campagne, un point parfois de détail cristallise l'opinion et l'éloigne du candidat.
Aujourd'hui, l'opinion s'éloigne de S. Royal qui passe de mode. Est-ce un phénomène irrémédiable ? Là réside l'inconnue.
La candidate socialiste doit trouver un autre rythme, un autre ton.
Elle n'est pas encore passée du statut de candidate au statut de Présidente naturelle.
De cette capacité à vivre cette mutation dépend l'ultime décrochage de l'opinion. Cet enjeu doit être tranché avant même la date du 11 février, date supposée de présentation de son programme. Si le décrochage a eu lieu, la présentation du programme interviendra dans un contexte tel que seuls les sujets délicats seront commentés. Le succès fait naître une spirale positive auto-entretenue. L'échec produit une spirale négative aussi auto-entretenue. La semaine prochaine peut être décisive.