Et si Ségolène Royal redevenait Ségolène Royal ?
Le leader socialiste affronte des sondages de plus en plus pénibles. Comment comprendre ce "retounement" de l'opinion alors même qu'il y a encore deux mois, elle caracolait en tête des sondages ?
Lors du premier semestre 2006, S. Royal a réellement mis en oeuvre une technique de communication nouvelle. Par ce seul caractère de nouveauté, elle a bénéficié d'un réflexe de curiosité puis de soutien parce qu'elle incarnait le changement.
Aujourd'hui, la leader socialiste semble avoir perdu "la forme". La raison nous paraît simple. Elle a perdu le fond. Or, la forme efficace ne peut être que l'apparition en surface d'un fond solide.
Elle a perdu le fond parce qu'elle semble être devenue la candidate d'un parti alors même qu'elle échappait aux clivages partisans classiques, ce qui faisait sa force dans les sondages.
Elle retourne aux meetings traditionnels alors même que son "art oratoire" est piètre.
Elle est défendue et promue par des anciens leaders alors qu'elle était supposée avoir fait naître une nouvelle génération.
Bref, elle fait la campagne classique alors même qu'elle devait être neuve. Elle n'est plus différente. Elle devient comme les autres candidats.
Comment ne pas comprendre les Français qui doivent "digérer" autant de messages contradictoires ?
Les professionnels de la communication reconnaissaient que S. Royal était une "marque" au bon sens du terme par la qualité de la cohérence de sa communication.
Depuis janvier 2007, il n'y a plus de cohérence donc plus de marque.
Prenons un exemple parmi d 'autres. Sa tenue était blanche pour convaincre les socialistes militants durant les primaires et elle devient rouge pour convaincre les Français durant l'élection générale ...
Il est temps que S. Royal retourne à ses fondamentaux.
Il faut que S. Royal fasse du S. Royal et la compétition se réouvrira. Mais est-ce encore possible ? La dernière fenêtre de tir pourrait être l'émission de TF 1 qui se prête au dialogue de proximité.