Isère : Jean Claude Peyrin change la donne progressivement
Le Département de l'Isère connaît actuellement une nouvelle donne qui s'installe progressivement.
Quatre faits méritent une attention particulière.
1) Sur un site Internet local (Grenews) qui organise classiquement des sujets de nature à ouvrir des espaces aux querelles internes qui ont longtemps paralysé cette formation politique (UMP 38), pour la première fois à ce point sous la signature d'intervenants habituellement très offensifs dans la rubrique des commentaires figurent des appels expresses à l'apaisement, à l'union face à la gauche titulaire de tous les pouvoirs localement. C'est une tendance nouvelle qu'il importe de suivre avec une attention vigilante. Pour la première fois depuis de très nombreuses années, des auteurs de commentaires habituellement féroces signent des approches sur le thème "et si on arrêtait pour parler d'abord de la gauche ...".
2) Le nouveau Président de l'UMP 38, M. Jean Claude Peyrin, départementalise son positionnement et, là aussi, c'est un double changement essentiel. D'une part, il ré-introduit l'UMP comme force départementale d'opposition, terrain qu'elle avait quitté ces dernières années. D'autre part, à titre personnel, il se délocalise pour sa législative. Il n'est plus celui qui est par ailleurs "l'adjoint au Maire de Meylan" candidate dissidente à la législative mais en se dé-municipalisant, le Président de l'UMP acquiert une autre dimension qui marginalise sa "compétition meylanaise".
3) Pour lui répondre sur les dossiers Grenoblois ou ceux de la Métro, le PS fait monter au front le premier Adjoint au Maire de Grenoble, M. Jérôme Safar. Là aussi, c'est une nouvelle donne surprenante. En principe, M. Safar "avait vocation" à prendre la tête de liste aux municipales de Grenoble en 2014, voire même avant. Dans ce cadre, la logique veut qu'il incarne un "nouveau souffle", une "dimension de rassemblement". A l'opposé de cette logique, l'intéressé donne les coups, se scotche aux dossiers les plus clivants du bilan et s'installe dans des polémiques qui l'éloignent de la "dimension de rassemblement". Faut-il y voir l'annonce que Michel Destot aurait repoussé le "passage de témoin" ? Ce qui est sûr, c'est que cette situation pose des questions de positionnements à terme.
4) Les Verts ont disparu des débats publics locaux. Le positionnement de ces débats sur des sujets gérés par le PS et le Front de Gauche semble leur poser des "questions" difficiles à résoudre. Dans l'agglomération grenobloise, les Verts avaient construit une identité avec pour ADN "plus blanc que blanc en matière de dénonciation d'irrégularités". Or, quand la formation de la majorité présidentielle sortante pose des questions, non seulement les Verts ne sont plus les premiers à les ... poser mais encore ils n'actionnent pas des relances possibles. C'est un contournement qui bouscule les a priori locaux.
La présidentielle 2012 semble en passe d'installer une nouvelle donne en Isère. Il faut probablement remonter à 1981 pour retrouver une situation identique. A l'époque, la jeune génération de la droite locale avait scellé une "obligation d'unité locale" face à la division nationale d'alors (VGE / Chirac) et cette unité dans des épreuves avait été ensuite le creuset des victoires à répétition des années 80. En 2012, de nouveaux marqueurs s'installent manifestement à droite dans ce Département.