François Hollande et l'automne français

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Dans la foulée immédiate des primaires, François Hollande a fait revivre un socialisme écarté en 2007 lors de la campagne de Ségolène Royal puis avec le cadre conceptuel de DSK.

L’idée dominante de ce socialisme d'avant hier remis "à la mode" actuellement c’est que le seul remède à l’injustice sociale serait l’intervention de l’Etat pour rétablir des formes d’égalité entre les citoyens.

En décembre 2005, un grand hebdomadaire national (le Nouvel Observateur) a publié une enquête conduite par la Sofres sur le thème «être de gauche c’est quoi ? ».

Cette enquête portait en elle bon nombre des éléments qui ont conduit alors au cadre conceptuel de la campagne 2007 de Ségolène Royal très différent de celui de François Hollande 2012.

Prenons 4 repères majeurs :

1) les attentes à l’égard de la gauche : radicalité ou réalisme ? 61 % de réalisme au point de faire des compromis contre 34 % de radicalité. Ces chiffres sont ceux obtenus au sein même des sympathisants de gauche.

2) L’opinion sur des enjeux de société à l’exemple de la sévérité des juges. Sont-ils trop sévères : 7 %. Mais 53 % les estiment trop indulgents. Là aussi, ces chiffres émanent des sympathisants de gauche.

3) L’école devrait-elle être le lieu de l’esprit critique ou donner avant tout le sens de la discipline et de l’effort ? Toujours au sein des sympathisants de gauche, 56 % optent pour une école qui symbolise l’effort et la discipline.

4) Sur des sujets emblématiques comme la légalisation des « drogues douces », 74 % au sein des sympathisants de gauche s’y déclarent opposés...

Les marqueurs de gauche avaient beaucoup évolué.

Un certain gauchisme était passé de mode.

En 2011, lors des primaires, Hollande a fait la course à gauche compte tenu du collège électoral des militants. Puis, dans l'immédiate campagne, pour cliver fortement avec Sarkozy, il a continué sur cette lancée.

Mais cette lancée n'est pas majoritaire culturellement dans le pays. D'où l'actuelle situation de quasi-absence d'état de grâce de François Hollande dans l'opinion à la suite de l'élection.

Si l'automne est beau quant à la météo, Hollande risque d'être pris dans une redoutable tenaille : la droite chauffée à blanc par des épouvantails dans le programme de Hollande (à l'exemple du droit de vote aux étrangers) et une partie de la gauche déçue par le réformisme modéré qui s'installera à compter de demain bien loin des envolées de la campagne électorale.

L'automne 2012 pourrait bien être "l'automne français".

  • Publié le 14 mai 2012

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