Jean François Copé et l'impôt de trop
Jean François Copé deviendra-t-il le leader d'une opposition qui capitalise la révolte fiscale ?
C'est à ce jour le leader français qui met le plus en garde contre ce risque de sur-imposition.
Pour vivre un cadre politique de ce type, il faut revenir au milieu des années 80. A cette époque, c’est la mode du refus de l’impôt et la réaffirmation de la théorie de Laffer. Le taux d’imposition élevé n’est pas la meilleure garantie des recettes pour l’Etat. Il y a des taux faibles qui produisent davantage de recettes car la motivation de richesse des assujettis est plus grande. La théorie de Laffer, très à la mode du temps de Reagan, permet dans l’idéal d’abaisser les impôts frappant le secteur privé sans couper les dépenses du public.
En réalité, les tenants de cette école n’ont pas trouvé de démonstration positive. Ils mettent en évidence des exemples a contrario des démocraties social-démocrates qui, par l’imposition élevée, démotivent et établissent une sorte de seuil prohibitif d’impôts.
Une nouvelle fois, le débat échappe à la seule théorie économique pour relever d’une logique plus globale de conviction.
C’est le socle d’une forme de révolte fiscale qui est le refus déterminé face à l’impôt, aux dépenses publiques, à la bureaucratie et aux politiciens.
Cette logique est d’abord un refus de l’Etat providence. Cette logique fait l’apologie des circuits courts de la démocratie dont les referendums. C’est une logique de l’Etat minimum, quasi-libertaire, qui redécouvre la «société libre».
C'est une logique très éloignée de la "culture étatique" française mais justement la gauche ira-t-elle jusqu'à l'impôt de trop qui provoquerait la révolte fiscale ? C'est l'un des paris conceptuels, semble-t-il, de la démarche de Jean François Copé.