La Ville de Grenoble semble se préparer à l'après-Destot
Le maire sortant de la Ville de Grenoble, Michel Destot (PS), semble se préparer à passer la main. C'est la dernière semaine du suspens puisque le 23 septembre est la date de clôture des candidatures au sein du PS.
Après 18 ans de règne sur la Capitale du Dauphiné, tout s'organise pour le ... jour d'après.
Les cartons d'invitations se multiplient avec une seule présence affichée : Jérôme Safar. Les partenaires qui souhaitent être reconduits n'ont plus qu'un nom à la bouche : Jérôme Safar.
Si c'est le cas, deux questions vont occuper les prochaines semaines :
- le parcours de Michel Destot,
- la ville va-t-elle mieux en 2013 qu'en 1995 ?
Sur le premier point, force est de constater que Michel Destot n'a pas eu le parcours qu'il était en droit d'attendre.
En 1995, il gagne la Mairie de Grenoble et, ce faisant, il fait basculer la Métro. Mais à la Métro, la Présidence est confiée à Didier Migaud, Maire de Seyssins. Et c'est le début d'une première cohabitation qui va créer des ombres.
En 2001, le Conseil général de l'Isère bascule à gauche. Et c'est André Vallini qui en devient Président. Une deuxième cohabitation naît, plus délicate que la première car les oppositions de tempéraments sont vives manifestement.
En 2010, Didier Migaud est nommé à la Cour des Comptes. Michel Destot veut devenir Président de la Métro. Mais il n'y parvient pas. Et c'est une cohabitation différente qui voit le jour avec le nouveau président de la Métro : Marc Baïetto, moins médiatique mais probablement considérablement plus rigide que son prédécesseur dans les faits.
En 2012, la gauche accède au pouvoir présidentiel. Et c'est l'une de ses adjointes, Geneviève Fioraso, qui est nommée Ministre. Nouvelle cohabitation inattendue, difficile, quasi-blessante pour ses proches.
Tout au long de son parcours, celui qui est l'élu au suffrage universel direct de la Ville la plus importante démographiquement rendant les autres victoires possibles doit compter avec des cohabitations délicates, restrictives, vécues dans aucune autres géographie comparable.
Quant à son bilan, il va être sujet à de très nombreux commentaires : insécurité, embouteillages, endettement, tags ... : tous ces sujets ne vont pas manquer d'occuper de nombreux observateurs et acteurs de la vie publique locale.
Quant à son successeur, il faudra observer avec attention son choix : poursuivre ou rompre avec la gestion de celui qui a administré Grenoble pendant trois mandats.
Le choix ne sera pas aisé parce que poursuivre expose à un bilan qui est aujourd'hui majoritairement reconnu comme négatif selon une enquête d'opinion de janvier 2013.
Rompre sera aussi difficile car Jérôme Safar, le très probable successeur, a été tellement associé à cette gestion q'une rupture deviendrait difficilement compréhensible.
C'est une fin de mandat surprenante comme si s'était invitée une nouvelle cohabitation involontaire : celle avec le calendrier du choix du successeur car un choix mieux agencé dans le temps aurait probablement beaucoup facilité la tâche de l'équipe sortante.