L'ANEM et l'enjeu de la résurrection des Communes
Lors de la dernière Assemblée Générale des Communes, l'ANEM (Association Nationale des Elus de Montagne) avait un enjeu de fond : la résurrection des Communes en modifiant la loi NOTRe sur le volet optionnel des compétences eau et assainissement.
La motion adoptée par l'ANEM, présidée par Mme Marie-Noëlle Battistel (PS) est très nuancée au sujet du maintien des compétences eau et assainissement aux Communes. Face aux transferts de compétences organisés par la loi NOTRe au profit des intercommunalités que restera-t-il aux Maires en dehors de l'état civil et des animations ?
Qui peut sérieusement défendre qu'il serait possible de mettre dans le même cadre l’urbain et le rural ? Ce sont deux entités totalement différentes. Presque deux métiers différents au sein même des élus locaux.
Dès le printemps 2016, le rapport Pointereau au Sénat a mis en relief cette réalité. A cette époque, il ne pouvait être question d’un « piège politique » puisque la majorité sénatoriale était persuadée à cette date de devenir la … future majorité présidentielle. C’était l’expression politique d’un constat de bon sens.
Mais la majorité présidentielle semble décidée à ne pas revenir sur ce volet de la loi NOTRe. Ce faisant, elle peut commettre une redoutable erreur politique pour 3 raisons :
1) elle est très exposée actuellement au reproche d'un exercice très solitaire du pouvoir. Elle gagnerait donc à donner des "gages d'écoute",
2) elle est perçue comme composée d'élus de l'urbain pour ne pas dire des "élus des métropoles". Par conséquent elle gagnerait également à montrer qu'elle est capable d'écouter le rural, les "petites Communes",
3) elle a été exposée à une réelle fronde des territoires qui a considérablement freiné ses scores aux sénatoriales. Or le rural, c'est selon la définition technique de l’INSEE, 70 % de la superficie du pays comme 70 % des Communes : pourquoi prendre le risque de se couper de tels chiffres du territoire en leur imposant un cadre qui ne leur convient pas ?
Ce sont des mesures de ce type qui creusent une image en début de mandat de façon a priori anodine mais pour une facture très élevée en fin de mandat...