Nicolas Sarkozy va ségoléniser sa campagne
Le leader de l'UMP doit rapidement changer de rythme pour ne pas perdre la tête de la course présidentielle. Surtout, il doit adoucir son pouvoir d'évocation et tirer toutes les leçons de la mode qui porte actuellement S. Royal.
Le résultat exceptionnel du 16 novembre est la consécration de 4 facteurs qui guident actuellement l'opinion publique.
Il est d'abord le choix d'une personnalité et non pas d'un programme. C'est la personnalité la plus exposée, tous médias confondus, depuis plus de 15 mois qui a écrasé toutes les autres progresivement à la traîne sur son plan médias. C'est surtout une exposition médiatique positive, cohérente qui a progressivement dessiné les contours d'un tempérament.
Ce tempérament repose sur un carré magique de valeurs : authenticité, harmonie, courage, respect. Ces 4 mots sont la clef actuelle des succès. S. Royal a pratiqué la meilleure pédagogie possible : la répétition. Ces mots ont été martelés par elle de façon constante.
C'est ensuite l'enracinement régional qui a flatté le réflexe provincial et permis de capitaliser le traditionnel anti-parisianisme.
C'est enfin l'échec de ses compétiteurs masculins symbolisant la classe politique masculine classique usée, dévalorisée, rejetée. Qu'elle le veuille ou pas, il est certain que Ségolène Royal a bénéficié de son statut de femme qui répond au besoin de nouveauté et de différenciation.
Son rapport à F. Mitterrand a été l'exemple d?une gestion nuancée du passé. Quand L. Fabius parlait de F. Mitterrand, il était atteint de mitterrandite : le Premier Ministre du Président régalien isolé. Quand S. Royal parlait de la même époque, elle bénéficiait de mitterrandie : l'époque des expériences novatrices.
Cette France culturelle a donné son empreinte à la France politique du 16/11 c'est-à-dire aux militants socialistes émancipés des repères habituels. Un nouveau positionnement de N. Sarkozy est indispensable pour répondre à cette France culturelle et à ses attentes.