Les enseignements du succès de Nicolas Sarkozy
A ceux qui pouvaient douter de l'utilité d'une communication cohérente, offensive ; la seconde quinzaine de janvier 2007 vient d'apporter des réponses concrètes.
En effet, la campagne pour la présidentielle d'avril 2007 vient de terminer sa troisième semaine de déroulement actif. Même si la dernière semaine écoulée a donné un sentiment de transition, depuis le 14 janvier 2007, le sentiment global est celui d'une particulière réussite en faveur du leader UMP.
Cette réussite tient essentiellement à la conjugaison de trois facteurs.
Tout d'abord, Nicolas Sarkozy est parvenu à s'identifier au besoin de sécurisation qui entoure la fonction présidentielle.
Ce besoin n'est pas simplement le contrepoint direct à l'insécurité et à la précarité qui caractérisent la période actuelle. C'est une attente plus globale de confiance dans les capacités d'exercice des prérogatives de la plus haute autorité de la vie publique française.
Cette attente passe essentiellement par deux volets. D'une part, l'énoncé d'actions concrètes précises qui doivent être vécues dans un contexte individuel de "micro politique". D'autre part, la capacité à exprimer de manière sereine un tempérament qui permet d'anticiper sur les décisions qui devront engager le prochain Président et sa faculté à assumer les choix importants ainsi réalisés.
La seconde caractéristique est celle de l'importance croissante de la forme par rapport au fond. Le tournant dans le positionnement de Nicolas Sarkozy a été opéré par les images fortes du Congrès du 14 janvier avec un contenu particulièrement novateur. Une mise en scène qui s'évadait des travers du "people", de la personnalisation et même d'une certaine agressivité souvent dégagée par des rassemblements de ce type. La première journée de campagne a confirmé des images douces cohérentes, de proximité et de collectif.
Parce que ce nouveau profil correspondait à une attente forte de l'électorat, des modifications significatives de frontières des votes ont été obtenues.
Ces modifications traduisent le nomadisme électoral qui caractérise à ce jour l'électorat français, troisième caractéristique de cette période.
Nicolas Sarkozy est parvenu à créer des événements visuels récurrents et cohérents. Il a mis en place un dispositif de nature à démultiplier sa communication notamment pour mettre en évidence "en direct" les ratés de S. Royal.
Avec de tels atouts, il a mis en évidence les repères d'une communication moderne efficace.